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IntroductionÀ l’instar des autres reptiles, l’iguane vert est une espèce qui regorge de caractéristiques aussi stupéfiantes les unes que les autres. Cette monographie a pour but de mettre en lumière les informations relatives à cette espèce autant sur le point de vue de ses attributs, que dans le fait de la maintenir en captivité que ce soit dans une démarche scientifique, pédagogique ou philosophique. Sachez par ailleurs, que l’intégralité de ce cours a été réalisée par les écrits du livre « Iguane vert » des éditions Artémis, où par mesure d’humilité je ne me suis pas permis de reformuler certains écrits, les jugeant parfaitement explicites.
Milieu naturel
« Le territoire naturel de l’iguane vert comprend la totalité du Mexique central jusqu’au centre de l’Amérique du Sud. Dans leur environnement naturel, les iguanes jouissent de journées longues et ensoleillées, et de températures chaudes, tout au long de l’année. Le soleil tropical leur fournit le gradient nécessaire à la régulation de leur température corporelle et à des processus biologiques optimaux. Les iguanes sont généralement aptes à survivre dans n’importe quel endroit suffisamment chaud et ensoleillé, où la végétation suffit à les abriter et à satisfaire leur régime végétarien. Un iguane adulte passe ses journées dans les hauteurs des arbres de la canopée ; il se nourrit de branche en branche et passe du soleil à l’ombre, et inversement, pour maintenir une température interne aux environs de 31 °C. Il arrive qu’il descende de la canopée pour chercher de nouvelles zones d’alimentation, pour se baigner ou, dans le cas des femelles, pour pondre ses œufs. Les œufs sont enfouis dans des terriers creusés dans le sol de la forêt et les petits doivent se débrouiller par eux-mêmes. Contrairement à leurs parents, les jeunes iguanes passent le plus clair de leur temps à fouiller le sol de la forêt et à se cacher des prédateurs. Ils rejoignent la canopée quand ils grandissent. »
« C’est ainsi que vivent les iguanes dans la majeure partie de leur territoire naturel. Ils ont toutefois une bonne capacité d’adaptation et tirent le meilleur parti des habitats aux lisières de leur territoire ou d’habitats de substitution. Ainsi, des populations d’iguanes « sauvages » vivent dans les îles hawaïennes depuis des décennies. Ces iguanes ne sont pas indigènes, mais ils ont été importés illégalement puis relâchés. En présence d’un climat adéquat et d’une nourriture abondante, ils ont prospéré et formé des colonies. Mauvaise nouvelle pour l’écosystème hawaïen, où il n’existe pas de prédateurs naturels de l’iguane pour limiter son expansion. Les iguanes retournés à l’état sauvage sont également répandus dans d’autres régions américaines comme Porto Rico et la Floride. Les populations se sont établies après que des animaux en captivité se sont échappés ou ont été relâchés volontairement. Les iguanes ont pu survivre sous ces climats propices et se multiplier. En Floride, les iguanes verts sont devenus une calamité dans les zones résidentielles, où ils saccagent les jardins et « terrorisent » les humains et les animaux de compagnie. »
« Concernant les espèces issues de la famille des iguanes, nous n’allons pas nous attarder dessus. Déjà pour conserver un cours digeste et parce que nous réservons les autres espèces d’iguanes pour des vidéos de types : étude. Ou monographie si vous y tenez. Il n’en demeure pas moins que nous allons tout de même les citer : soit l’iguane rhinocéros; l’iguane noir à queue épineuse ; l’iguane des Fidji que nous avons déjà vus ensemble dans : (Cours 15/20) - " Espèces des forêts tropicales " de Doc.Helson/Herpeto ; l’iguane marin et l’iguane terrestre des Galápagos; ; l’iguane du désert ; le chuckwalla. »
Les yeux« L’iguane vert a de larges yeux ronds, généralement bruns à mordorés, parfois verts, aux grandes pupilles noires. La paupière supérieure et la paupière inférieure se rejoignent au centre de l’œil quand l’iguane le ferme ; l’iguane possède également une troisième paupière (membrane nictitante), rarement visible : elle se ferme de bas en haut, est transparente et participe à la lubrification de l’œil. Les paupières externes protègent l’œil des stimuli visuels indésirables et toutes les paupières sont fermées pendant le sommeil. »
Les narines« Deux narines, à l’extrémité du nez, servent à la respiration et à l’excrétion de sel. Les odeurs sont perçues dans une faible mesure par les récepteurs olfactifs des narines, mais surtout par la langue. La principale activité nasale observée chez les iguanes est l’évacuation par éternuement de l’excédent de sel ingéré dans l’alimentation. Cette élimination normale n’a qu’un inconvénient : elle oblige le propriétaire à nettoyer de temps à autre les dépôts salés sur les parois et les vitres du terrarium. »
La bouche« La grande bouche de l’iguane s’ouvre largement sur des douzaines de dents pointues, petites, mais incroyablement acérées, sur les mâchoires supérieure et inférieure. Chaque dent est crantée et une morsure d’iguane, qui peut être profonde, ressemble à une coupure par des douzaines de minuscules lames de rasoir. Curieusement, les dents ne servent pas à mastiquer, mais à déchiqueter les feuilles en lambeaux avant de les avaler. Si vous les observez, vous constaterez qu’elles sont parfaitement adaptées comme emporte-pièce. L’un des points communs à tous les Iguanidés est leur dentition pleurodonte, c’est-à-dire implantée sur la face interne des os des mâchoires. »
La langue« À l’intérieur de la bouche, la langue est charnue, épaisse et légèrement fourchue ; elle est rose, mais peut être légèrement plus rouge à l’extrême pointe. La langue est en fait le principal vecteur de l’odorat. Quand un iguane sonde son environnement ou le contenu de sa mangeoire, il agite sa langue en direction de l’objet, sans le toucher ou à peine, pour sentir à la fois son odeur et sa saveur. Sur le palais de l’iguane se trouve l’organe de Jacobson, un dispositif sensoriel qui détecte l’odeur et le goût après que la langue a sondé l’objet. La langue est en outre légèrement collante, sous l’action de la salive, et aide l’iguane à cueillir sa nourriture. Si jamais votre iguane vous lèche la main, vous sentirez ce côté collant. »
Les tympans« Il s’agit de l’écaille ronde située derrière chaque œil. L’iguane vert entend très bien, contrairement à beaucoup de ses parents reptiliens. La plupart des iguanes supportent le bruit et ne se sont pas dérangés par la musique ou la télévision, mais ils peuvent être effrayés ou stressés par un bruit violent 3 inattendu ou par des bruits de construction ou de bricolage. Les iguanes font eux-mêmes peu de bruit, hormis un sifflement occasionnel si on les agace. »
Les bajoues« Sous le tympan se trouve une grande zone charnue et gonflée nommée bajoue. Les bajoues des juvéniles sont moins gonflées, mais charnues et ornées de très grosses écailles lisses. Les bajoues des adultes, surtout des mâles, stockent les graisses. Quand commence la saison de reproduction, ils s’intéressent moins à la nourriture qu’à la recherche d’un partenaire. Les réserves de graisse garantissent leur survie pendant cette période, car les iguanes transforment la graisse en énergie. »
La plaque subtympanique« Sur la partie la plus renflée des bajoues se trouve une très grosse écaille ronde appelée plaque subtympanique. On ne lui connaît aucune fonction biologique, mais on suppose qu’elle sert de « leurre » pour impressionner d’éventuels prédateurs. Cette stratégie est courante dans le règne animal. De plus, cette écaille est considérée comme l’ultime signe distinctif de l’espèce Iguana iguana. Si vous visitez une animalerie proposant de nombreux lézards verts bébés qui ressemblent à des iguanes, vérifiez la présence de la plaque subtympanique. Si vous ne la trouvez pas, il s’agit sans doute de dragons d’eau ou de basilics, qui ressemblent aux iguanes dans leur jeune âge. Des animaleries les confondent encore et il est utile de connaître cette caractéristique au cas où l’on essaierait de vous vendre une autre espèce. »
L’œil pariétal« L’iguane possède également un troisième œil au sommet de sa tête, légèrement en arrière des yeux. Cette tâche d’aspect grisâtre est en réalité une lentille très sommaire, mais fonctionnelle, qui détecte la lumière et porte le nom d’œil pariétal. Celui-ci a un rôle très important dans plusieurs processus. D’abord, il a été démontré qu’il participe à la thermorégulation. Les iguanes ont une idée beaucoup plus précise de la nécessité de s’exposer au soleil ou de s’en cacher quand ils peuvent sentir la lumière et l’obscurité avec leur œil pariétal. Ensuite, il aide à détecter les modifications de longueur d’onde de la lumière, qui indiquent les changements de saison et, par conséquent, déclenchent des comportements fondamentaux comme la reproduction. Troisièmement, on a constaté qu’il aidait des lézards à s’orienter et à trouver leur chemin vers leur repaire favori. Enfin, il a même été suggéré qu’il pourrait détecter les menaces venues du haut par la détection d’ombres. »
Le cou« Le fanon gulaire est une grande membrane pendante située sous la mâchoire inférieure. L’iguane le déploie quand il se sent menacé et veut se rendre plus impressionnant. Il est aussi déployé comme signe de domination dans un conflit territorial ou une parade nuptiale. De plus, l’extension ou la rétractation du fanon participe à la thermorégulation : il absorbe la chaleur solaire ou intercepte une brise fraîche. Une rangée d’épines souples descend le long du bord inférieur du fanon gulaire ; elles sont un signe distinctif du genre Iguana. Les petites bosses à l’arrière du cou sont les écailles tuberculées. Au-dessus de ces écailles, la crête dorsale et les épines dorsales courent tout le long du dos et sur une partie de la queue. Tous ces éléments ont pour but de créer un aspect intimidant envers des prédateurs ou des rivaux potentiels. C’est toujours le mâle adulte le plus dominant qui affiche les rangées d’épines les plus longues et les plus imposantes - dans le meilleur des cas, les épines peuvent atteindre presque 3 cm de longueur. »
La région dorsale« Les épines souples qui forment une rangée du haut au cou jusqu’à la queue sur quelques centimètres sont les épines dorsales. Elles participent à la thermorégulation et à l’aspect menaçant envers un rival. Le corps de l’iguane est compressé latéralement, c’est-à-dire qu’il est plus haut que large. »La région ventrale« Le cloaque est la fente située juste derrière les pattes arrière de l’iguane, en dessous. Cet orifice sert à l’élimination des excréments et à l’introduction des organes sexuels. Les mâles sont dotés d’une paire d’organes génitaux, les hémipénis. Un seul hémipénis sert à un accouplement. Les petites bosses alignées sous les cuisses arrière sont les pores fémoraux. Les mâles adultes sécrètent une sorte de cire solide par ces glandes, qui ressemblent à une série de crayons en miniature. La cire contient des substances chimiques et des phéromones que les mâles frottent le long des branches et autres surfaces quand ils marquent leur territoire. »
La couleur du corps« Elle varie d’un individu à l’autre, généralement selon le pays d’origine. La plupart des nouveau-nés sont d’un vert très vif, mais certains sont beaucoup plus gris, avec des reflets vert vif. Avec l’âge, la couleur se ternit généralement vers un vert plus sombre tirant sur le brun ou le gris. En gros, un iguane adulte peut être de n’importe quelle nuance de vert imaginable. Pendant la saison d’accouplement, les iguanes prennent une teinte vert orangé. Des individus virent à l’orange sur la majeure partie du corps, comme s’ils avaient pris un coup de soleil. Les iguanes changent aussi de couleur en fonction de leur humeur, mais de façon moins spectaculaire que les caméléons. Un iguane stressé ou endormi peut ainsi virer au gris par exemple. Enfin les iguanes changent également de couleur pour stimuler la thermorégulation et passent à un vert plus foncé (parfois presque noir) pour absorber la lumière solaire, ou à un vert plus clair pour la réfléchir. »
La queueLa queue de l’iguane est très longue, classiquement jusqu’à trois fois la longueur du corps (du nez au cloaque). Ses bandes brunes/noires sur fond vert fournissent un bon camouflage. La queue sert normalement de balancier quand l’iguane se déplace en équilibre précaire sur les branches de la canopée. Elle est aussi d’une aide puissante à la nage, un peu comme à la façon d’un crocodile, et constitue de plus un moyen de défense : très longue et actionnée comme un fouet, elle inflige une gifle cuisante sur le nez d’un prédateur potentiel. Vous pourriez d’ailleurs l’expérimenter par vous-même si vous vous approchez trop de votre iguane en colère ! Enfin, l’iguane dispose d’une ruse si un prédateur risque de l’attraper. Comme plusieurs autres lézards, l’iguane peut « abandonner » sa queue à n’importe quel point de sa longueur. Si la queue est saisie et immobilisée, elle se détache automatiquement et se tortille indépendamment. L’iguane a alors le temps de s’échapper pendant que le prédateur se pose des questions ou dévore le tronçon de queue. Même si l’absence d’une grande partie de sa queue ne menace pas la survie de l’iguane, il a plus de difficulté à garder son équilibre et à nager. Dans vos rapports avec votre iguane, vous devez le manipuler avec précaution et veiller à ne pas coincer sa queue ni tirer dessus. La queue repousse partiellement au bout de quelques mois, mais le nouveau tronçon est une imitation médiocre, dépourvue de muscles et d’os.
Les pattesLes quatre pattes robustes de l’iguane lui permettent de marcher, de courir, de se suspendre, de s’accrocher, de grimper et de sauter. Grâce à ces membres puissants, l’iguane est un véritable acrobate, même s’il manque souvent de grâce. Les pattes des jeunes iguanes semblent assez minces, mais prennent un aspect plus musclé avec l’âge. Les pieds de l’iguane sont assez remarquables. Chaque pied est composé de coussinets aplatis, mais rembourrés, prolongés par cinq doigts de longueur variable, chacun terminé par une griffe (ou ongle) courbée et pointue. Les mouvements des doigts sont assez limités ; ils servent plutôt de grappins pour grimper et s’accrocher. L’iguane est donc très dépendant de ses griffes, sans lesquelles il est incapable d’escalader une branche. En captivité, il est conseillé de les tailler régulièrement pour éviter tout dommage aux autres iguanes, aux humains ou aux vêtements, mais sans les couper trop court.
La mueLa plupart des animaux muent de temps à autre, les reptiles tout particulièrement. La couche supérieure de l’épiderme meurt et l’animal doit s’en débarrasser pour grandir. Les serpents perdent généralement leur peau en un seul morceau, les lézards par gros morceaux en même temps. Votre iguane muera tout au long de sa vie, et plus il grandira vite, plus il muera. Par conséquent, les juvéniles muent souvent parce qu’ils sont dans la phase de croissance la plus rapide, et les adultes muent environ une fois par mois. Certains semblent être en mue permanente, d’autres muent assez rapidement et ont un aspect parfait pendant plusieurs semaines avant que le processus ne se renouvelle. Vous remarquerez que votre iguane est sur le point de muer quand sa peau deviendra terne. La mue se détache par petits fragments de la tête, des doigts et des pattes, et par plus gros morceaux du corps et de la queue. Elle révèle des écailles vivement colorées.Les épines dorsales et la face extérieure des griffes muent également, mais la mue est souvent plus lente, car la peau adhère solidement. Attention, « aider » un iguane à muer est une mauvaise idée, car vous risquez d’arracher de la peau qui n’est pas prête à tomber, notamment sur les épines dorsales, où le processus est plus lent. Si vous faites glisser la peau le long d’une épine dorsale et que l’extrémité commence à saigner, c’est le signe qu’il est trop tôt ; l’iguane n’en mourra certainement pas, mais mieux vaut l’éviter. Il y a des exceptions à cette règle de non-intervention, notamment si la mue se passe mal autour des doigts. La peau morte, surtout chez les juvéniles, peut comprimer les vaisseaux sanguins des doigts et provoquer alors une nécrose et la perte des doigts. Ce problème est le signe d’un milieu ambiant trop sec. Il est judicieux de vaporiser l’animal d’eau ou de lui donner des bains réguliers quand il commence à muer ; la peau est ainsi hydratée et la mue facilitée.
Les hochements de têteLes iguanes hochent souvent la tête, comme dans un acquiescement permanent. La signification de ce mouvement n’est cependant pas ce qu’elle paraît. Les iguanes commencent généralement à hocher la tête à l’âge de 12 mois, et la signification varie selon la situation. Il peut tout d’abord s’agir d’une manifestation de domination sur un territoire. Chez les gros mâles, il est facile d’identifier un signal de dominance : les grandes bajoues tremblantes et le fanon gulaire largement déployé composent une tête énorme et intimidante (surtout pour un autre iguane). Un hochement délibéré peut signifier « quitte ma branche » ou « écarte-toi de mon chemin ». Les mâles s’adressent également aux femelles (qui répondent en hochant la tête) quand ils leur font la cour, ce qui signifie alors « regarde un peu comme je suis beau ! ».
S’il n’y a pas d’autres iguanes alentour, votre iguane vous envoie peut-être un signal vous enjoignant de le laisser tranquille ou de garder vos distances. Toutes ces manifestations sont assez normales et il n’y a pas de quoi s’inquiéter, à moins que l’iguane semble constamment en humeur de défendre son territoire, envers des congénères ou à votre encontre. À l’instar d’un grognement de chien, cet avertissement ne doit pas être négligé, surtout s’il s’accompagne d’une gueule ouverte et d’un corps gonflé et redressé (un signal très agressif). Les iguanes qui prennent ces postures les uns envers les autres doivent être séparés pour éviter des blessures.
Les éternuementsLes iguanes éternuent régulièrement, ce qui étonne bon nombre de personnes. C’est particulièrement surprenant quand vous regardez votre iguane et qu’il vaporise soudain le contenu de ses narines sur votre visage. Pas de panique, vous n’attraperez pas de rhume. En fait, les iguanes évacuent ainsi le sel de leur organisme, et ce comportement est parfaitement normal. En effet, ils ne transpirent pas et ne peuvent donc excréter le sel comme les humains. Il n’est pas nécessaire de modifier la teneur en sel de l’alimentation d’un iguane s’il semble éternuer beaucoup ou presque pas. Si le terrarium est vitré, vous trouverez des traces blanches sur le verre, qui sont faciles à nettoyer. Il arrive toutefois que les iguanes contractent des infections respiratoires. C’est assez classique des animaux souffrant d’une maladie ou vivant dans un environnement froid au sein duquel leur système immunitaire fonctionne mal. De la poussière en suspension dans l’air (émanant d’un substrat poussiéreux, par exemple) augmente également les risques d’infection respiratoire. Ces infections se traduisent par une respiration lourde, un son « cliquetant », une surproduction de salive et la bouche ouverte à la recherche de l’air, ce qui suggère que les voies nasales sont bloquées et la respiration difficile. Dans ce cas, vous remarquerez des sécrétions autour des narines et des bulles dans la bouche. La consultation d’un vétérinaire peut alors être nécessaire, mais la première conduite à tenir est de procurer à votre iguane quelques degrés supplémentaires pour aider son système immunitaire à combattre l’infection.
De la diversitéLes iguanes sont herbivores. Dans leur habitat naturel, ils se nourrissent exclusivement de feuilles et de fleurs. Adultes, ils passent le plus clair de leur temps dans les hauteurs de la canopée et consomment au passage les rameaux qui leur servent de perchoirs. Vagabondant d’arbre en arbre, ils goûtent les feuilles, les fleurs et les fruits des autres plantes qu’ils trouvent. Sur une période de quelques semaines, un iguane consomme régulièrement des douzaines d’espèces de plantes différentes, ce qui lui assure un régime équilibré.
Malheureusement, les plantes que les iguanes consomment dans la nature ne sont généralement pas à la disposition des propriétaires d’animaux de compagnie. Par conséquent, nous devons leur offrir une large sélection de fruits et de légumes, qui leur procurera tous les éléments nutritifs nécessaires à leur survie. En captivité, il est impératif de leur fournir la plus grande diversité possible. Les carences alimentaires sont probablement la première cause de mortalité des iguanes en captivité et ces carences sont complètement évitables si l’alimentation est bien pensée.Le régime alimentaire est le même pour les juvéniles et les adultes. Les seules différences résident dans la quantité, la préparation et l’apport complémentaire en vitamines. Le régime idéal devrait être composé de légumes et de fruits variés. Attention, aucun insecte, nourriture pour chien ou protéines alimentaires ne doivent être offerts à l’iguane vert. Dans son habitat naturel, les seuls cas constatés de comportements carnivore ou insectivore se sont révélés purement accidentels et opportunistes. En captivité, il n’y a simplement aucune raison d’offrir à un iguane quoi que soit d’autre que des matériaux végétauxLes proportions exactes ne sont pas importantes au jour le jour ; en fait, elles peuvent et doivent varier. Un iguane ne consomme pas exactement deux feuilles de navet pour chaque haricot vert, par exemple. Tout comme la portion de purée que vous vous servez varie d’un jour ou d’une semaine à l’autre, un iguane appréciera des portions légèrement différentes de baies à chaque repas. Tant qu’un iguane bénéficie quotidiennement d’un régime varié comportant chacun des groupes d’aliments dont nous allons parler, il devrait échapper aux troubles alimentaires si courants chez les iguanes en captivité.
Quels aliments ?Pour chaque propriétaire le choix des produits se fondera sur leur disponibilité et leur coût. Les iguanes ont également des préférences, tout comme nous. Avant d’entrer dans les détails, notez trois points très importants.1. Offrez un large éventail des articles de la liste ci-dessous - ne vous cantonnez pas à une sélection de trois ou quatre légumes. Imposez-vous le défi d’offrir au moins dix produits différents en l’espace de deux semaines, par exemple.2. N’hésitez pas à élargir la liste, qui ne comprend pas forcément tous les aliments nutritifs. Consultez un guide pour vérifier la valeur nutritive des aliments que vous envisagez d’utiliser. Vous ne comprendrez peut-être pas la signification de tous les éléments nutritifs mentionnés, mais vous devriez arriver à une bonne évaluation par comparaison de vos légumes avec les autres.3. Des aliments ont été volontairement omis de la liste et les raisons sont expliquées dans la section « Les aliments à proscrire : danger ».Les aliments suivants sont bons pour votre iguane :• Légumes verts à feuilles : chou vert, moutarde, persil, feuilles de pissenlit, brocoli, scarole, poireau, cresson de fontaine, endive, roquet• Autres légumes : haricot vert, poivron, pois mangetout radie gombo, panais, courges (les plus denses possible), asperge.• Fruits : framboise, mûre, raisin, poire, figue de Barbarie, figue (crue ou séchée), mangue, papaye.La mention d’un produit dans cette liste ne signifie pas qu’il suffit de le choisir avec un ou deux autres et de vous cantonner à ce régime. Cette liste n’est utile que dans la mesure où vous proposez une grande partie de ces légumes. Il est bon de se rappeler que les iguanes apprécient la variété et se lassent à la longue des mêmes recettes. Certains apprécient la couleur, comme celle des poivrons. D’autres verront apparaître avec plaisir une touche rouge vif de framboises pendant la saison. Il est particulièrement facile de proposer des aliments variés à un iguane, car il accepte tout ce qu’on lui donne. Les aliments de couleurs vives ou de saveur sucrée permettent parfois de mettre en appétit un iguane difficile.Néanmoins, certains iguanes réagissent mal à de nouveaux aliments. Ils prennent leurs petites habitudes et refusent d’en changer. Ne vous faites pas de souci si votre iguane a un régime bien équilibré et refuse les nouveautés que vous lui proposez. Il n’y a aucune raison de modifier pour le plaisir un régime varié et adapté si cela doit empêcher l’iguane de se nourrir. Si votre iguane délicat a vraiment besoin d’un régime plus varié, essayez d’ajouter des petits morceaux du nouvel aliment, un peu plus chaque jour. S’il mange tout, sauf le nouvel aliment, essayez d’émincer ou de hacher celui-ci et de bien le mélanger avec les autres aliments. Vous pouvez également diminuer la quantité globale de nourriture proposée ; un iguane en bonne santé videra son assiette s’il est affamé !Pour vous aider dans vos choix, nous avons rassemblé des informations importantes sur plusieurs groupes de légumes, des nutriments vitaux et les besoins des iguanes. Toutes doivent être prises en compte avec la même attention. Les carences alimentaires sont courantes chez les iguanes parce que de nombreux propriétaires ne disposent pas de ces informations. Même si nous recommandons un régime varié, un choix avisé évitera la prédominance de légumes peu nutritifs.
Le calcium et le phosphoreLe rapport du calcium au phosphore, écrit Ca/P, indique la proportion relative de calcium et de phosphore dans les aliments. Un rapport Ca/P correct dans le régime d’un iguane est essentiel pour la croissance des os et leur préservation, la contraction des muscles et de nombreuses autres fonctions physiologiques. L’ostéofibrose, ainsi que de nombreux autres problèmes, peut être provoquée par la simple ignorance de ce rapport sur une courte période.Le rapport Ca/P doit être de 2/1 pour un iguane. La plage acceptable se situe entre 1/1 et 3/1, mais 2/1 est considéré comme l’idéal. L’hypocalcémie (carence en calcium) est beaucoup plus fréquente que l’hypercalcémie (excès de calcium). Nombre de fruits et de légumes ont un rapport Ca/P bien inférieur à 1/1 ; la teneur en calcium est donc essentielle dans la composition du menu et les légumes à rapport Ca/P élevé doivent être privilégiés. Il est fortement recommandé d’apporter un complément de calcium en poudre, en raison de la difficulté à trouver assez d’aliments riches en calcium.Une idée répandue pour éviter la carence en calcium est de surcompenser, à savoir d’offrir seulement les quelques légumes les plus riches en calcium et d’ajouter de fortes quantités de calcium en poudre dans les repas de l’iguane. C’est une erreur. Un régime trop riche en calcium peut provoquer un durcissement des tissus mous par des dépôts de calcium. Le problème est aussi grave qu’une carence.
La vitamine D3La vitamine D3 est un autre élément important pour la croissance et la préservation des os. Elle joue un rôle crucial dans l’absorption du calcium, car un iguane est dans l’incapacité d’utiliser le calcium présent dans ses aliments en l’absence de vitamine D3. La vitamine D3 est obtenue par l’exposition à la lumière naturelle du soleil non filtrée et par les aliments. Aujourd’hui, on pense toutefois que les iguanes ont du mal à extraire la vitamine D3 de leur nourriture, ce qui augmente l’importance de l’exposition à la lumière ultraviolette.
La supplémentation en vitamine et en calciumLes carences alimentaires sont invisibles jusqu’au moment où elles affectent la santé de l’animal. C’est pourquoi nous recommandons de jouer la prudence et de saupoudrer une petite quantité de complément calcium/vitamine D sur les aliments.Le rythme d’alimentationEn règle générale, un iguane devrait être nourri tous les jours, ou au moins cinq ou six fois par semaine. La fréquence dépend des quantités offertes à chaque repas, de la taille de l’iguane, de la saison et d’autres facteurs qui varient au fil du temps. Il est en revanche certain qu’un ou deux repas par semaine ne suffisent pas. Les iguanes, surtout adultes, mangent beaucoup et ont faim tous les jours, notamment si vous établissez ce rythme. En outre, ils ne semblent pas enclins à l’obésité et vous pouvez les nourrir quand ils le souhaitent. Il est judicieux de nourrir votre iguane le matin, afin qu’il ait toute la journée pour manger et digérer ses aliments à la température optimale. Certains iguanes sont un peu lents à se réchauffer après la mise en marche de l’éclairage et des principales sources de chaleur, et ils ne mangeront peut-être pas avant le milieu ou la fin de la matinée.D’autres font preuve de voracité dès le lever du soleil. Des iguanes particulièrement affamés apprécient un second repas dans le milieu de la journée. Si votre emploi du temps vous le permet, servez-le sans hésiter. Dans le cas contraire, offrez-lui simplement un repas plus copieux le matin, ou peut-être deux assiettes. Vous pouvez également lui servir une petite collation en début de soirée, mais évitez de le nourrir dans les une à deux heures précédant le coucher. Contrôlez l’apparence physique de l’iguane tous les jours et observez l’aspect des flancs. Ceux-ci ne doivent pas présenter de plis prononcés de la peau et les os pelviens (hanche) à la base de la queue ne doivent pas être proéminents. Si c’est le cas, l’animal n’est pas assez nourri. Essayez d’augmenter les rations. Si des repas plus consistants ne l’engraissent pas, reportez-vous à la section « Les soins de santé », qui aborde les problèmes les plus courants.
Le sexageLes mâles et les femelles iguanes ont des comportements différents qui peuvent vous faire préférer un sexe à l’autre. Contrairement aux mammifères, les reptiles dissimulent leurs parties sexuelles à l’intérieur de leur corps. Il est donc délicat pour un œil peu entraîné de déterminer immédiatement le sexe du lézard. En fait, quand ils sont très jeunes, il est presque impossible de sexer les iguanes verts simplement d’après leur aspect physique. Avec l’âge, des caractéristiques extérieures peuvent vous aider à faire la distinction.Mâle- Grosses bajoues- Grand fanon gulaire- Renflement à la base de la queue- Pores fémoraux proéminents- Production d’une substance cireuse par les pores fémoraux- Vire à l’orange pendant la saison de reproductionFemelle- Petites bajoues- Petit fanon gulaire- Pas de renflement à la base de la queue- Pores fémoraux peu apparents- Pas de production de cire par les pores fémoraux- Ne vire pas à l’orange selon la saison.
La saison de reproductionQuand les iguanes atteignent la maturité sexuelle, ils connaissent une saison de reproduction durant laquelle les comportements sexuels s’accentuent ; les femelles deviennent réceptives à la fécondation par les mâles et le comportement des mâles comme des femelles se modifie radicalement pour exprimer ce message. Les mâles changent même d’apparence physique pendant cette saison ! Ces phénomènes sont déclenchés par les modifications de l’environnement et par les signaux qui les accompagnent. En substance, des événements prévisibles qui se produisent chaque année indiquent au corps de l’iguane que les conditions favorables à l’accouplement sont proches : allongement de la durée du jour, élévation de la température, de l’hygrométrie, des précipitations et changement de longueurs d’ondes de la lumière qu’ils captent. Même l’horloge interne de l’iguane peut influer sur ces changements. Quoi que vous fassiez, les iguanes détectent les transitions les plus subtiles et deviennent sexuellement actifs à un moment de l’année. Quand le corps de l’iguane détecte ces modifications, le cerveau lui envoie des signaux, les hormones, qui le préparent aux comportements de reproduction. Chez les iguanes mâles, les hormones déclenchent même des modifications physiques : le volume des testicules internes augmente et la couleur externe vire à l’orange vif.Pour le propriétaire de l’iguane, ces changements peuvent entraîner la transformation d’un iguane adorable en créature de l’enfer ! Il y a soudain plus important que manger, se reposer au soleil et partir en exploration. L’activité de l’iguane mâle consiste alors à s’assurer que son territoire est bien défendu, à écarter tout autre mâle indésirable, à repérer les femelles et à s’accoupler. Tous réagissent différemment – certains deviennent très agressifs, d’autres gardent leur calme, mais tentent de copuler avec tout ce qui bouge (ou ne bouge pas) ; chez certains, cette période est brève, chez d’autres, elle dure plusieurs semaines. Les femelles deviennent également plus agressives et d’humeur changeante, mais certainement pas au même degré que les mâles.La reproductionNous ne voulons pas vous encourager à faire se reproduire vos iguanes, car il y en a déjà beaucoup trop et mieux vaut laisser cette responsabilité à des élevages spécialisés. Cependant, des accidents arrivent parfois et vous pouvez vous retrouver avec une femelle gravide. Par conséquent, nous allons aborder les bases de la reproduction et vous indiquer la conduite à tenir au cas où vous seriez confronté à des œufs fécondés. Cette section ne se veut cependant pas un traité approfondi sur la reproduction.L’accouplement Quand un mâle a l’intention de s’accoupler avec une femelle, son approche n’a rien de romantique. Sans aucun tact ni subtilité particulière, il la pourchasse jusqu’à l’acculer et à ce qu’elle cède à ses avances. Une fois que la femelle est à l’endroit voulu, il l’enfourche, la colle au sol de tout son corps et l’immobilise en plantant ses dents dans son cou. Puis il l’enveloppe de ses membres postérieurs et de sa queue, de façon à aligner leurs orifices anaux. Il déplie alors ses hémipénis et tente d’en introduire un dans l’orifice anal de la femelle pour y déposer son sperme. Le processus complet prend habituellement plusieurs minutes, dont la majeure partie est consacrée à la copulation elle-même. Les mâles ne réussissent pas toujours, surtout s’il y a une différence de taille importante entre les deux sexes. La copulation n’aboutit pas toujours à la fécondation des œufs et les tentatives d’accouplement répétées sont courantes. Il arrive aussi que, pendant la copulation, la femelle se déplace et entraîne le mâle ; l’hémipénis peut alors se couvrir de substrat ou autres saletés. Cela ne pose généralement pas de problème au mâle, à moins qu’il ne subisse une coupure ou autre blessure qui pourrait s’infecter.
La gestation Le premier signe que l’accouplement a été couronné de succès se manifeste plusieurs semaines plus tard. Les œufs fécondés grossissent et occupent un espace considérable dans l’abdomen. Les femelles perdent le goût de la nourriture quand elles sont gravides simplement parce que les œufs occupent trop de place pour qu’elles se remplissent l’estomac. Le ventre finira par être visiblement distendu et gonflé et vous pourrez sentir les œufs en appliquant une pression très délicate de chaque côté de l’abdomen.Si votre femelle porte des œufs, ajoutez un complément de calcium à sa nourriture, faute de quoi elle n’aura pas les réserves suffisantes pour les besoins de son corps et des œufs. Ses os risquent alors de devenir fragiles et cassants.