Menu principal :
Symptômes
Les signes cliniques de l’ostéofibrose varient selon les espèces, mais la léthargie et les difficultés de déplacements constituent les deux symptômes classiques de cette maladie. La carence en calcium alimentaire et en Vitamine D3 provoque progressivement chez l’animal une chute de son taux de calcium sanguin, qui déclenche secondairement la sécrétion d’une hormone qui puise lentement dans le stock de calcium osseux pour tenter de maintenir constante la calcémie. Cette résorption osseuse engendre un processus de décalcification du squelette qui se déforme, se fragilise et cède la place à du tissu fibreux (d’où le terme d’ostéofibrose).L’hypocalcémie provoque également une flaccidité musculaire généralisée. On observe toujours un ramollissement des maxillaires et des mandibules, des fractures quasi spontanées, une démarche difficile et de la prostration. Chez les caméléons, on peut constater des troubles de la mobilité de la langue protractile, tout à fait typiques de cette maladie : le caméléon ne parvient plus à atteindre sa proie ou à réintroduire sa langue dans son fourreau après l’attaque. La langue est alors partiellement ou totalement dépliée, pendante et atone hors de la cavité buccale, exposée à divers traumatismes (morsures, automutilations, déshydratation...) justifiant d’une amputation. Habituellement perché sur une branche, le caméléon victime d’ostéofibrose reste au sol, les pattes écartées ou repliées sur luimême.
CausesL’ostéofibrose résulte généralement d’un régime alimentaire carencé en calcium doublé d’une hypovitaminose D3. Les sauriens phytophages (ex. Iguana iguana) développent cette affection nutritionnelle lorsqu’ils consomment jour après jour une ration déséquilibrée sur le plan minéral, trop pauvre en calcium et trop riche en phosphore (ex. salade verte, courgette, pomme, carotte, tomate). Les lézards insectivores souffrent de cette même carence calcique lorsque les insectes dont ils se nourrissent ne sont pas préalablement saupoudrés de carbonate de calcium. Les invertébrés vendus en animaleries (grillons, criquets, sauterelles, larves de Ténébrion, larves de teignes de ruche) sont tous très pauvres en calcium et trop riches en phosphore.
Leur rapport phosphocalcique, voisin de 0,1, est dix à vingt fois inférieur aux besoins des reptiles en général. Les reptiles carnivores juvéniles peuvent eux aussi être victimes d’ostéofibrose s’ils ne mangent que des souriceaux de moins de trois jours, dont le squelette est encore peu calcifié. Ce manque de calcium dans la ration est aggravé par une carence en Vit. D3 (la vitamine « anti-rachitisme ») qui, elle seule, permet l’absorption intestinale du calcium de l’alimentation. Cette Vit. D3 (le cholécalciférol) est synthétisée chez tous les organismes animaux par photoconversion au niveau de la peau à partir de la provit. D3 (le 7-déhydrocholestérol) sous l’influence des UVB du soleil (rayonnements d’une longueur d’onde de 290 à 320 nm). Cette même photoconversion s’opère chez les végétaux et aboutit à la synthèse de Vit. D2 (l’ergocalciferol) à partir de la provit. D2 (l’ergostérol).Contrairement aux mammifères, les reptiles herbivores sont incapables d’utiliser la Vit. D2 des végétaux qu’ils ingèrent : leur seule source de Vit. D réside alors dans la photoconversion par les UVB. Il en est de même pour les reptiles insectivores dont l’alimentation ne permet pas de couvrir leurs besoins en Vitamine D3. Ceci explique que les rayonnements ultraviolets B constituent un point clé dans l’aménagement du terrarium des reptiles herbivores et insectivores en captivité.TraitementL’ostéofibrose est une maladie d’installation lente et insidieuse, certes réversible, mais toujours très longue à guérir ! Cette affection nécessite obligatoirement le recours aux services d’un vétérinaire qui évaluera le degré de sévérité de cette ostéopathie grâce à un examen clinique attentif et à une prise de sang. Le traitement de cette affection métabolique fait appel à des injections quotidiennes de gluconate de calcium (ex. Calcium Sandoz N.D) à la posologie de 100 mg/kg jusqu’à restauration de la calcémie (> 120 mg/l).Prévention• Installer un néon ou un spot à UVB à l’intérieur du terrarium disposé à environ 40 cm de l’animal (ex. Reptisun 5.0, Iguana light, Powersun de Zoo Med, UVB Heat).• Nourrir les insectes avec des aliments riches en calcium (ex. granulés pour iguanes juvéniles à base de luzerne déshydratée, graines pour oiseaux de cage et de volière, poudres ou granulés pour grillons spécialement conçus pour la terrariophilie, aliments déshydratés pour poissons d’aquarium, oranges, figues, feuilles de pissenlit, de cresson et de chou vert).• Saupoudrer, une fois par semaine, les aliments distribués (végétaux ou insectes) à l’aide d’une poudre de minéraux (ex. Bone aid T-Rex, Calcium Reptiles Virbac).