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NOTRE FAUNE MEURT
DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE -



En forêt de Rambouillet, la sécheresse met en péril la survie et la reproduction des grenouilles ainsi que d'autres amphibiens, dans un silence qui devient leur martyre. Dans cette région près de Paris, les mares se dessèchent de manière alarmante, condamnant des milliers d'amphibiens. Laurent Tillon, écologue forestier de l'Office national des forêts, est alarmé par la situation, qui contraste avec les 25 dernières années sans difficultés majeures, même lors de la sécheresse de 2003. Au cours de ses relevés habituels, il constate des mares asséchées depuis juillet 2022, privant ainsi les amphibiens de leur cycle de reproduction. Habituellement immergée jusqu'à la taille, une des mares qu'il inspecte montre désormais une boue stagnante, un triste signe du manque d'eau. 

La période de reproduction des amphibiens, entre février et avril, est compromise, et les larves qui émergeront auront peu de chances de survie sans mares viables. Les adultes peuvent survivre temporairement sans eau, mais la pérennité de leurs populations est gravement menacée. À moins d'une pluie abondante dans les 15 jours à venir, l'avenir des amphibiens dans la région est incertain, leurs populations étant désormais tributaires des conditions climatiques à venir pour l'année prochaine. Car même les adultes ne survivraient pas à une troisième année sans eau.
 

La sécheresse menace désormais toute la biodiversité de Rambouillet, une étendue de 22 000 hectares située entre Paris et la plaine céréalière de la Beauce. Ce massif, qui aurait abrité la forêt des Carnutes où se réunissaient les druides gaulois, était autrefois considéré comme "le château d'eau" du département des Yvelines en raison de son dense réseau de cours d'eau, étangs et marais. Au XVIIe siècle, le château de Versailles puisait son eau dans cette région.


Ce territoire, situé au carrefour des influences atlantique et continentale, abrite une diversité de milieux, allant des zones très sèches aux zones très humides, des sols sableux aux tourbières. On y trouve de nombreuses espèces protégées, allant des salamandres aux chauves-souris et aux pics mar, qui apprécient particulièrement les vieux chênes. Dans la partie ouest du massif, seulement deux des 40 mares surveillées par Laurent Tillon subsistent. Contrairement aux plantes aquatiques capables de produire des graines qui peuvent rester dormantes pendant des années, les animaux ne peuvent pas s'adapter de la même manière à la sécheresse.
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À quelques centaines de mètres, une mare résiste encore, offrant un refuge pour de nombreux animaux, comme en témoignent les tas de pontes de "grenouille agile" que Laurent Tillon relève avec espoir. Mais à proximité, une grande mare, jadis animée par la présence de cerfs et de sangliers, est désormais un grand trou vide, avec des centaines d'œufs échoués sur la terre humide. Pour Laurent Tillon, c'est un sombre présage : "Tout va crever".
La plupart des mares de la région sont des "mares de nappe", alimentées par des eaux souterraines, dont le niveau très bas cette année explique leur disparition progressive. Laurent Tillon sait que la situation va entraîner des changements majeurs dans la forêt, même les chênes en souffrent, comme en témoigne l'absence de bourgeons au bout des branchettes du sommet. En avril, une hydrologue viendra étudier les mares et essayer de trouver des moyens pour les maintenir en vie le plus longtemps possible.
 


 
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