PYTHON ROYAL - WEBSITE X5 UNREGISTERED VERSION - DOC.HELSON

Aller au contenu

Menu principal :

HERPETO > OPHIDIENS > PYTHON



LE PYTHON ROYAL
- PYTHON REGIUS -



  Introduction  

Dans ce chapitre, les éléments nécessaires à la description complète du python royal ont été mis en évidence. Évidemment, je ne souhaitais pas retracer l’intégralité du livre afin de conserver un cours relativement digeste. C’est pourquoi j’ai sélectionné les éléments que je juge nécessaires, du moins fondamentaux pour mieux connaitre cette espèce. Mieux la considérer également, puisqu’il s’agit d’un serpent et nous savons pertinemment qu’au sein de notre culture sociale, de nos croyances religieuses ou de nos appréhensions comportementales nous pouvons être fortement induits en erreur, suite à une proximité qui a ou avait peur de cet animal. En effet, pour la plupart des espèces de serpents, nous en avons pour la plupart une mauvaise image. Ainsi, dans ce cours je tenterais surement de vous éclairer sur cet animal, non seulement pour vous faire prendre conscience qu’il n’est peut-être pas aussi terrifiant qu’il peut le paraître. Mais aussi parce qu’il s’agit d’une espèce possédant une mosaïque de connaissances ainsi qu’une multitude de phases. Comme pour le cours : (« Morphologie et la physiologie d’une tortue »), je ne compte pas me permettre de reformuler les termes qui sont issus des ouvrages de l’édition Artémis. Déjà parce que je ne pense pas être aussi compétent que les personnes qui ont mis en évidence certains sujets. Mais aussi puisque je les trouve plutôt bienrédigés, compréhensibles ainsi qu’instructifs.
 

  Répartition et habitat  

« Le python royal, parfois appelé python boule, est originaire d’Afrique occidentale et d’Afrique centrale. Cette vaste région comprend avant tous des pays du littoral, mais l’aire de répartition du python royal s’étend aussi à quelques pays de l’intérieur, tels que le Tchad, le Soudan, le Mali et la République centrafricaine. Cette espèce ne franchit pas l’équateur et ne couvre ainsi aucune contrée de l’hémisphère Sud. L’habitat du python royal est fait de prairies et de savanes, même si on le trouve aussi parfois dans les forêts. Dans les prairies, il arrive que les pythons royaux occupent des termitières, mais ils vivent plus volontiers dans des terriers de rongeurs (il est à cet égard hautement probable que le locataire précédent du terrier ait servi de repas au python). »
« Il n’est pas rare que plusieurs pythons occupent un même terrier ; cependant, une fois que les femelles commencent à couver leurs œufs, les mâles ne restent pas dans le terrier avec elles. Occasionnellement, on peut trouver plus d’une femelle en couvaison dans un terrier, par exemple à cause d’une rareté localisée de bons lieux de nidification. Les pythons royaux, qui ne semblent pas perturbés par les activités humaines, fréquentent couramment les zones agricoles. Les rongeurs n’y manquent pas, aussi est-il naturel que le python royal soit présent pour exploiter cette abondance de nourriture disponible. »

« Dans la mesure où l’aire de répartition du python royal s’étend à proximité de l’équateur, ce serpent n’est soumis qu’à de très faibles variations annuelles de cycle lumineux (en effet, plus on est proche de l’équateur, plus la durée du jour et celle de la nuit sont égalestout au long de l’année). La température moyenne des régions où il vit est plutôt élevée et atteint même près de 30 °C dans certaines zones. Les prairies et les savanes où vit le python royal connaissent deux saisons, respectivement humides et sèches. La saison sèche s’étend généralement de novembre à avril. Il importe de noter que les œufs du python royal commencent à éclore au début de la saison des pluies, alors que la nourriture abonde et que l’humidité est très élevée. Les pluies sont très rares lors de la saison sèche, mais le taux d’hygrométrie peut néanmoins s’élever à 80 %. »


  Description  

« Le python royal est un serpent plutôt court, au corps massif. Sa longueur moyenne se situe entre un mètre et un mètre et demi. Il est musculeux, avec un cou mince et nettement marqué. La tête est étroite au niveau du museau, plus large à la base du crâne. Il possède dix fosses labiales réparties à raison de cinq sur chaque côté de la mâchoire supérieure ; ces capteurs de chaleur lui permettent de percevoir le rayonnement infrarouge (la chaleur corporelle) émis par les proies. Ces fosses labiales sont capables de détecter de très minimes variations de température (de quelques degrés seulement). Si vous nourrissez votre serpent à la main, en lui donnant des rongeurs décongeler par exemple : si votre main dégager davantage de chaleur que le mets proposé, vous risquerez fort de vous faire mordre. »

« Les pythons royaux, mâles comme femelles, possèdent des éperons anaux - de petites excroissances de part et d’autre du cloaque. Les mâles se servent de ces éperons lors de l’accouplement. Parois les éperons s’usent ou même se détachent. Il n’est pas possible de déterminer le sexe d’un python royal à la taille de ses éperons [...]  Le python royal sauvage présente habituellement une couleur de fond noir ou brun foncé, avec des taches plus claires, dorées ou brun clair, formant des motifs très variables. Les sujets peuvent être marqués de stries, de plaques, de bandes ou d’une combinaison de ces motifs. Le ventre du python royal est généralement blanc, parfois tacheté de noir ou de jaune. De même que jamais deux personnes n’ont les mêmes empreintes digitales, on ne trouve pas deux pythons aux motifs identiques, même s’ils proviennent du même œuf. »


« Il arrive fréquemment que les zones claires du python royal contiennent des marques plus sombres. Parfois, lorsque ces marques sont près du sommet du motif, cela donne à la tache un aspect étrange de visage évoquant celui des extraterrestres tels qu’on se les représente traditionnellementon parle alors de marques aliens. »

« Le python royal est surtout actif la nuit ; il quitte son terrier pour rechercher sanourriture ou un/une partenaire. Si vous en adoptez un, vous constaterez qu’une fois la lumière éteinte, le serpent ne tarde pas à sortir de son abri et à ramper autour de son domaine. À l’état sauvage, le python royal se nourrit d’animaux très divers : oiseaux, chauves-souris, petits mammifères terrestres… Selon une étude, les pythons royaux longs de moins de 75 cm se nourrissent principalement d’oiseaux, alors que ceux de plus de 1 mètre présent dans le même secteur dévorent surtout de petits mammifères. Cela n’a rien d’inhabituel dans la nature : de nombreuses espèces d’animaux portent leurs choix sur différents types de proies selon leur taille ou même leur genre. Dans la mesure où l’habitat naturel du python royal est la savane, cette espèce n’a guère l’occasion de grimper aux arbres, mais il se peut que, dans les secteurs plus arborés, ils aient plus de chances d’exploiter leur potentiel arboricole. En règle générale, le python royal n’est pas taillé pour la vie dans les arbres. En revanche, qu’il vienne de la savane ou d’une région plus arborée,le python royal est un excellent nageur. »


  Le python royal comme NAC  

De tous les boas et les pythons, le python royal est sans doute l’espèce à choisir pour le maintien en captivité. Sa taille demeure relativement réduite, il n’a guère de tendances agressives et exige relativement peu de soins. Il est également plus aisé de lui procurer un environnement approprié à un élevage en captivité. (C’est d’ailleurs pour cela que je soutiens le maintien d’espèces en captivité dans des terrariums bien aménagés, reproduisant correctement le biotope d’où l’animal est originaire. Plutôt que l’élevage complètement dénaturalisé, dans un système de boîte en plastique coulissante, que l’on nomme rack, avec pour seul aménagement une gamelle d’eau ainsi qu’une feuille de papier journal en guise de litière). À savoir que si les sujets ont été capturés dans la nature, ils peuvent avoir pour réputation de refuser de s’alimenter. Mais les serpents d’élevage eux, se nourrissent avec régularité et deviennent des animaux de compagnies aussi intéressants que dociles.

« Avant les années 1990, on jugeait que le python royal posait problème, car il était très difficile de le maintenir en vie. À cette époque, de nombreux sujets mouraient, faute de s’alimenter. Les seuls disponibles étaient des animaux d’importation, le plus souvent adultes. Ils s’acclimataient donc rarementet nombre d’entre eux périssaient. »

« Cette difficulté d’acclimatation des adultes résultait d’un manque de connaissances sur les parasites et sur les meilleurs moyens de placer les serpents dans des conditions propres à diminuer le stress lié à l’importation. Les adultes capturés dans la nature refusaient souvent de se nourrir pendant des mois, voire une année entière ! Seuls les éleveurs les plus patients étaient capables d’œuvrer de manière satisfaisante avec ces sujets adultes. Lorsque les techniques qu’ils employaient furent partagées avec d’autres, de plus en plus de gens comprirent comment prendre soin des adultes importés. De nombreux serpents adultes sont encore importés dans les pays qui l’autorisent : ils continuent de représenter un problème pour qui ne sait comment s’en occuper. »

À mesure que se diffusait le savoir au sujet des soins à donner aux pythons royaux, l’élevage en captivité fut de plus en plus souvent réussi par des amateurs assidus. Les premières mutations de coloris (les phases) incitèrent également des passionnés en nombre grandissant à consacrer du temps à l’élevage et à la reproduction du python royal. Aujourd’hui, un choix s’offre entre plus de cent coloris et motifs différents, etPython regius est l’un des cinq reptiles de compagnie les plus répandus et appréciés.


  Un animal de longue durée  

« Par sa petite taille et sa nature relativement docile, le python royal est l’un des serpents les plus faciles à élever. Il importe en revanche d’être bien conscient de sa longévité potentielle : le record officiel pour un regius élevé en captivité est détenu par un pensionnaire au zoo de Philadelphie, qui vécut 47 ans. Il faudra donc vous assurer que vous aurez la possibilité de subvenir aux besoins de votre python pendant toute son existence [...] Si pour une raison ou pour une autre les circonstances font que vous n’avez plus la possibilité de garder votre animal de compagnie et ne parvenez pas à lui trouver un logis adéquat, d’autres ressources s’ouvrent à vous : les animaleries spécialisées seront susceptibles de racheter votre serpent, les clubs et les associations herpétologiques peuvent éventuellement le récupérer, et certains refuges adaptés peuvent aussi prendre en charge votre animal si vous ne pouvez plus vous en occuper.Il ne faut en aucun cas relâcher votre reptile dans la nature : le python royal n’a pas sa place dans le milieu naturel européen, et de graves problèmes surgissent chaque fois qu’un serpent ainsi libéré fait son apparition dans un secteuroù il n’a rien à faire. »


  L’installation  

« Le choix du terrarium qui convient le mieux à votre python royal est une tâche importante, qui nécessite mûre réflexion. L’installation doit répondre à vos besoins ainsi qu’à ceux de votre serpent. Bien des facteurs sont à prendre en considération lorsque vous envisagez l’aménagement d’un logis pour votre futur animal, notamment la sécurité du terrarium, ses dimensions et les possibilités d’isolation. Il faut également vous demander si vous hébergez un seul python ou plusieurs. »


  Sécurité d’abord  

« Il n’y a pas si longtemps, le seul choix qui s’offrait pour loger les reptiles était celui d’aquarium en verre muni d’un couvercle fait maison, généralement lesté de livres ou de briques, voire simplement maintenu par du ruban adhésif. Cela n’a rien d’un terrarium sûr. Tous les serpents sont des rois de l’évasion, et les pythons royaux ne font pas exception. Ils sauront trouver et exploiter le moindre orifice, la moindre fermeture défectueuse, de sorte qu’il est impératif de se procurer dès le début un habitat sécurisé pour votre serpent. Un terrarium sûr met votre serpent à l’abri de multiples périls. Si vous vous devez de maintenir le python à l’intérieur, les enfants, invités et autres animaux domestiques doivent rester à l’extérieur ! Le python royal qui s’égare dans une maison peut se retrouver presque n’importe où. On a vu des propriétaires emménager dans une nouvelle maison pour s’apercevoir que leurs prédécesseurs avaient laissé derrière eux un serpent échappé… Le fait de lui fournir un terrarium approprié évitera aussi que votre serpent ne s’échappe dans le voisinage,où il pourra provoquer la panique. »


  Question de taille  

« Le python royal ne devient jamais très gros par comparaison avec d’autres espèces de pythons. Malgré cela, il lui faut un logis suffisamment vaste pour l’accueillir avec tout son équipement. La quantité de matériel placée dans le terrarium dépendra de “l’ambiance” que vous voulez obtenir. Une taille minimale de 90 x 45 x45 cm est suffisamment vaste pour loger sa vie durant un python royal adulte. Veiller en revanche à ne pas doter un serpenteau d’un très grand terrarium, car il risquerait certainement de cesser de s’alimenter. Mieux vaut opter dans un premier temps pour des dimensions plus petites, jusqu’à ce que votre python ait grandi, ou doter son grand terrarium de suffisamment de cachettes pour que le serpent s’y sente en sécurité. »

Pour ce qui est des types de terrariums ou des aménagements préconisés pour une espèce spécifique, un autre cours porte déjà sur les terrariums (en règle général). C’est pourquoi je ne compte pas m’éterniser sur ce sujet dans ce cours. 


  La manipulation  

« Le python royal est rapidement en proie au stress si on ne le laisse pas s’acclimater à son nouvel environnement. Accordez donc une semaine ou plus à votre serpent pour qu’il trouve ses marques. Abstenez-vous de toute interaction avec votre nouvel animal pendant cette période d’ajustement. Une fois que le serpent se sera mis à s’alimenter régulièrement, vous pourrez commencer à le manipuler quelques minutes par jour. Avant et après toute la manipulation, lavez-vous soigneusement les mains au savon et à l’eau tiède. Le lavage préalable évitera toute transmission néfaste à votre python et aura également pour effet de débarrasser vos mains d’une odeur susceptible de provoquer une morsure. Le lavage après manipulation évite que votre serpent ne vous transmette les germes qu’il pourrait abriter. »

« Il arrive souvent que les pythons royaux trop manipulés refusent de s’alimenter. Aussi longtemps qu’il continue à se nourrir à un rythme régulier (hormis lors de la mue), vous pouvez progressivement accroître les temps que vous consacrez à manipuler votre serpent. Cela doit se faire avec délicatesse, et en soutenant tout le poids du corps de l’animal. »

« Abstenez-vous de toucher la tête de votre python royal, il n’aime pas cela. »


  Dossier « regius »  

« Que vous ayez un unique python royal ou cent pythons royaux, la tenue de dossiers est une part importante de l’entretien de votre (ou de vos) serpent(s). Si vous devez porter votre serpent chez le vétérinaire, il vous faudra être en mesure de lui indiquer quand le python s’est alimenté pour la dernière fois et quand il a mué pour la dernière fois. Vous pouvez même faire part au vétérinaire d’une perte ou d’un gain de poids. De telles données constituent un outil précieux pour le spécialiste. »

Les informations à consigner en priorité sont les suivantes :

-          Date de l’achat, coordonnées du vendeur
-          Âge du serpent lors de l’achat, ou si possible date de l’éclosion
-          Profil génétique du serpent acheté
-          Date de chaque repas pris par le serpent
-          Composition du repas (nature, nombre de proies)
-          Date de chaque mue
 
« D’autres renseignements seront également utiles. Pesez régulièrement votre serpent et portez ces données dans votre dossier. Si votre serpent reçoit des médicaments, indiquez-le aussi. Si vous avez l’intention de vous lancer dans la reproduction, consignez les tentatives et noter si vous avez pu assister à des accouplements réussit. Veillez à noter quel est le mâle que vous accouplez avec vos femelles. Cela est particulièrement important quand vous faites appel à des mâles de phase simple facteur récessif dans votre programme d’élevage. Notez le jour de la ponte, le nombre d’œufs pondus, ainsi que le poids de la femelle après la ponte. »


  La nourriture  

« Toutes sortes de proies ont été proposées aux pythons royaux, notamment des rats, des souris, des hamsters, des gerbilles, des poissons… à l’exception des souris et des rats, ces aliments ont avant tous été employés pour inciter à s’alimenter des pythons royaux capturés dans la nature et réticents au nourrissage. Une fois que ces serpents ont commencé à s’alimenter régulièrement, le soigneur n’a généralement pas beaucoup de difficulté à leur faire accepter des aliments plus aisément accessibles, tels que des souris et des rats. Les éleveurs proposent habituellement à la vente de jeunes pythons d’élevage déjà accoutumés à se nourrir de souris ou de rats [...] De nombreux pythons se fixent sur un type précis d’aliment. Par exemple, ils reconnaissent une souris en tant que proie, mais non un rat. Il arrive souvent que des pythons royaux ne consomment que des souris tout au long de leur vie. D’autres se nourriront que de rats. D’autres encore engloutissent tout ce que l’on place dans leur terrarium.
Enfin, certains sujets alternent entre rats et souris. Dans la mesure où le python royal refuse fréquemment un type d’aliment au profit d’un autre, mieux vaut donner à votre serpent ce à quoi il est habitué. Faites bien préciser à la personne à laquelle vous achetez votre reptile quelles sont ses habitudes alimentaires (nature des proies, fréquence de nourrissage). Si vous voulez que votre serpent se nourrisse de rongeurs décongelés, veillez à bien clarifier ce point avec l’éleveur, de façon qu’il n’y ait pas de surprises lorsque le serpent arrive. N’essayez pas, sous prétexte d’économies, de nourrir votre python de rats, de souris ou d’autres petits animaux sauvages capturés dans la nature. Ces proies sont susceptibles d’être plus agressives dans leur défense face à un prédateur, et d’abriter des parasites qui risqueraient d’être néfastes ou même potentiellement mortels pour votre python, sans même évoquer le fait qu’il s’agit d’un excellent moyen d’introduire des puces et des tiques chez vous. »


Enfin, je rajouterais qu’il s’agirait d’agrandir le fossé d’un basculement de l’échelle trophique, puisque n’oubliez pas qu’une espèce appartenant à un écosystème possède, certes des proies, mais avant tout des prédateurs. Donc mieux vautlaisser nos rongeurs sauvages aux prédateurs de ce même milieu naturel. 
 
« En captivité, il est recommandé de nourrir le python royal avec des proies mortes. Que ce soit des souris venant d’être tuées, ou venant d’être décongelées. Le fait de nourrir le serpent avec des proies mortes possède deux avantages. D’une part, vous réduirez les risques de blessure pouvant être infligés au serpent par les rongeurs, et d’autre part vous assurerez un approvisionnement régulier dans les régions où il n’est pas facile de se fournir en rongeurs vivants. »
 
En ce qui me concerne, je nourris mon python royal avec des proies vivantes, et ce pour des raisons personnelles. Comme j’ai pu vous l’évoquer précédemment, il est bien important d’apporter des rongeurs provenant d’élevage et non de la nature afin de diminuer les risques de blessures ou de contamination par des parasites en tout genre. De plus, si le serpent ne se nourrit pas au bout de 5 minutes, je vous conseille de retirer la souris de la zone où se nourrit le python afin d’éviter tout type d’agression venant du rongeur. Enfin, pour inciter votre serpent à se nourrir, n’oubliez pas qu’il est sensible à la chaleur suite à ses fosses thermoréceptrices, ainsi qu’au mouvement. Pour les pythons royaux les plus difficiles, il est également recommandé de le laisser lui et le rongeur dans le noir afin de limiter le stress du serpent, et pour qu’il puisse s’alimenter à l’abri de certainsregards qui pourraient, éventuellement le perturber. N’oubliez pas que le python royal est un très grand timide.

  Fréquence de nourrissage  

Un python royal peut être nourri toutes les semaines ou tous les quinze jours. Mieux vaut ne pas lui proposer de nourriture pendant la mue, car la plupart ne s’alimentent pas durant cette période. Il arrive souvent qu’un soigneur pressé place une proie vivante dans le terrarium de son python royal et ne revienne qu’un ou deux jours plus tard, pour découvrir que le rongeur est toujours présent. Une inspection du python révèle alors non seulement que le serpent est en phase d’exuviation, mais qu’il a été mordu par le rongeur. Assurez-vous donc que votre reptile ne soit pas en train de muer avant de lui proposer un rongeur vivant à manger.


  À faire / À ne pas faire  

« Après que votre python s’est alimenté, ne lemanipulez pas pendant au moins 24 heures. Si vous nourrissez votre serpent dans un conteneur autre que son terrarium, vous pouvez le déplacer délicatement après son repas. Si vous le maniez trop rudement ou trop tôt après son repas, il risquede régurgiter […] Mieux vaut ne pas perturber votre python avant de le nourrir. Il arrive souvent qu’un serpent nettoyé ou manipulé avant d’être nourri refuse de s’alimenter. »
« Une fois votre serpent habitué à un nourrissage régulier dans son terrarium, vous pouvez essayer de nourrir l’animal dans un conteneur distinct. Si vous optez pour cette solution, assurez-vous que le conteneur est propre et sûr. Si votre serpent ne s’alimente pas dans un bref laps de temps et si un rongeur vivant demeure dans le conteneur avec le reptile, retirez la proie avant qu’elle n’ait pu blesser le serpent. Les avantages d’un nourrissage dans un conteneur séparé sont qu’il n’y a pas de substrat susceptible d’adhérer au rongeur et que le serpent aura moins tendance à mordre (car il ne prendra pas l’habitude de voir ses aliments tomber brusquement dans son terrarium). »


  Difficultés liées au nourrissage  

« Il peut avoir maintes raisons à un refus de se nourrir, liées à l’époque de l’année (le python royal, surtout s’il est sauvage et habitué à un cycle saisonnier naturel, a tendance à jeûner en hiver), à des manipulations excessives, à un mauvais réglage des températures dans le terrarium, ou encore à la taille de sa cachette. »

« Une fois toutes les questions d’installation résolues, essayez différentes sortes de proies. La plupart des pythons royaux d’importation apprécient les gerbilles ou les souris africaines (Mastomysnatalensis). Si vous avez la possibilité de vous procurer ces rongeurs, proposez-les à votre serpent, et avec un peu de chance il s’en nourrira. »

« Si votre python royal semble perdre du poids, vous devrez le montrer à votre vétérinaire pour que celui-ci recherche des parasites et éventuellement le nourrisse de force – il est préférable de laisser cette opération à un professionnel, qui ne le fera qu’en dernier recours et après plusieurs mois d’anorexie. Le python royal peut demeurer de six mois à un an sans se nourrir, et ne perdre qu’un peu de poids. Le meilleur moyen d’éviter les difficultés de nourrissage est d’adopter un python royal né et élevé en captivité, bien habitué à son mode d’existence et provenant d’un élevage de bonne réputation. »


  La santé  

« Pour ce qui est du sujet de la santé du python royal, sachez que je ne compte pas m’attarder trop longtemps sur ce thème, ni de décrire à quoi correspondent chaque maladie ainsi que les traitements qui conviennent. Pour autant, nous allons tout de même observer les maladies existantes. Dans son dictionnaire des maladies, nous observons majoritairementdes problèmes de santé liés à : Des parasites internes, des parasites externes tels que des tiques ou des acariens, l’anorexie, des brûlures, des morsures de rongeurs, des infections respiratoires, des régurgitations, des exuvies résiduelles, des diarrhées, des nécroses buccales, un hémipénis infecté, ou encore des problèmes divers tels que le prolapsus, des lésions de la colonne vertébrale, une rétention d’œufs, des abrasions du rostre, et enfin la salmonellose… »
  Essais de reproduction  

« Pour effectuer vos essais de reproduction, vous pouvez introduire un mâle dans le terrarium d’une femelle ou vice versa – peu importe la façon dont vous présenterez les serpents l’un à l’autre, pour peu que le processus fonctionne pour vos pythons. Lors de la saison de reproduction, il est sans doute préférable de placer vos serpents sur un substrat de papier (papier journal, liner ou papier kraft), afin d’éviter qu’un fragment de substrat ne s’insère dans le fourreau de l’hémipénis. »
 

  Fécondation et gestation  

« L’organisme de la femelle recèle généralement des follicules (des ovules ou œufs immatures) tout au long de l’année, mais ils sont plutôt petits. Le poids de l’animal, la température et d’autres facteurs environnementaux influent sur le développement des follicules. Les femelles peuvent se doter de gros follicules sans jamais être présentées à un mâle. Toutefois, ces follicules seront réabsorbés par l’organisme si la femelle n’est pas couverte au bon moment et avec succès par un mâle. La réabsorption des follicules est un processus relativement lent, qui peut parfois prendre plusieurs mois pour être mené à bien. »

« Lorsque l’accouplement est réussi, les follicules de la femelle continuent de se développer. Une fois qu’ils ont dépassé une certaine grosseur, celle-ci arrête de s’alimenter. Il importe alors de veiller à ce qu’elle dispose de la température adéquate pour le bon développement folliculaire. Les femelles peuvent “retenir” leurs follicules jusqu’à ce que les circonstances se prêtent à l’ovulation. Une différence d’un demi-degré peut être suffisante pour susciter ou inhiber l’ovulation. »

« La femelle peut retenir le sperme du mâle dans son organisme pendant plusieurs mois avant que la fécondation n’intervienne. La fécondation se produit lors d’un processus d’ovulation – l’ovulation étant la libération des ovules par le follicule ovarien. Les ovules relâchés se déplacent ensuite vers les oviductes. En règle générale, la durée de l’ovulation est brève (elle ne dépasse pas une journée), aussi est-il aisé de la manquer. Lorsqu’une femelle ovule, le tiers inférieur de son corps se distend, ce qui donne l’impression qu’elle vient d’engloutir une très grosse proie. Si vous parvenez à saisir ce moment, vous verrez que ce processus est intéressant à observer : la femelle fait onduler des portions de son corps pour déplacer les follicules “ovulés” dans l’oviducte. »

« Les œufs s’entourent d’une coquille après l’ovulation et la fécondation. Cela fait, ils ne peuvent plus être réabsorbés. Une fois qu’elle a ovulé, la femelle n’a plus besoin d’un accouplement avec le mâle et se met à rechercher les zones les plus chaudes de son vivarium. On peut aussi la trouver dans des positions étranges (renversée, par exemple), tandis qu’elle s’efforce de se thermoréguler. Trois semaines environ après l’ovulation, la femelle effectue une mue préalable à la ponte. Après la mue, la femelle pond généralement dans un laps de temps d’un mois en moyenne. Si elle est trop au frais, ce seraplus long ; s’il fait chaud, le délaipeut être plus bref. »


  La nidification  

« Chaque serpent possède son individualité, et le python royal comme tout autre. Certaines femelles n’ont pas besoin de boîte en guise de nid, alors que d’autres se déplaceront continuellement dans leur terrarium à la recherche d’une aire de ponte qui leur convienne ; vous devrez donc fournir un abri approprié à ces dernières. Le nid doit tenir dans le terrarium et être aisément accessible par le serpent comme par le soigneur. Placez de la mousse (sphaigne) humide (et non mouillée) dans la boîte, puis veillez à ce qu’elle ne se dessèche ni ne moisisse. »

« La ponte dure plusieurs heures. Souvent, la femelle commence à pondre ses œufs tard le soir ou aux petites heures du jour. On la découvre fréquemment le matin, confortablement lovée autour de sa couvée ou en train d’achever de pondre. Il arrive aussi que la ponte ait lieu dans la journée, mais il s’agit là d’une exception. »

« Il est toujours conseillé d’inspecter les femelles sur le point de pondre le matin puis le soir. Si vous surprenez la femelle en train de pondre, mieux vaut la laisser terminer en la dérangeant le moins possible, car elle peut se montrer assez agressive. »

« Parfois, une femelle ne pond qu’un seul œuf, le reste de la couvée venant plusieurs jours, voire plusieurs semaines plus tard. Cela ne se produit pas très fréquemment, mais lorsque cela arrive, l’œuf pondu avant le reste de la couvée ne mène jamais son incubation à terme. »


  L’incubation  

« Avant l’arrivée des œufs, vous devez prendre la décision de procéder à une incubation artificielle ou de laisser la femelle couver ses œufs. Cette seconde option fonctionne plutôt bien si la femelle est “une bonne mère” et si elle dispose des conditions appropriées. Il lui faudra être laissée en paix, dans une humidité et sous des températures adaptées (hygrométrie de près de 100 %, température de 31 à 32 °C). »

« Cependant si la femelle n’est pas en mesure de couver ses œufs, ou si selon votre choix personnel, vous désirez opter pour une incubation artificielle, il faudra veiller à respecter les méthodes permettant de mener à bien cette incubation, telles que la mise en place du compartiment des œufs ainsi que sa composition, la manière dont on déplace les œufs et enfin le bon maintien de la température ainsi que de l’hygrométrie permettant le bon développement de l’embryon. »
  L’éclosion  

« Deux semaines environ avant l’éclosion, les œufs commencent à se ratatiner. Ce processus est normal et ne doit pas vous inquiéter. Des gouttelettes d’eau se condensent au sommet du compartiment à l’approche de l’éclosion. Cela aussi est naturel : la condensation se produit du fait de la différence de température entre l’intérieur du compartiment des œufs (où l’activité des serpents en développement provoque un réchauffement) et l’intérieur de l’incubateur. Les œufs doivent commencer à se fendiller aux environs du soixantième jour, pour peu que la température soit demeurée à peu près constante à 31-32 °C. Le serpenteau pratique généralement plusieurs fentes dans l’œuf avant d’en trouver une qui lui convienne et d’y pointer le museau. En un jour ou deux, l’ensemble de la couvée devrait avoir fendu sa coquille. Les petits pythons demeurent dans l’œuf pendant une journée au moins avant de quitter leur abri. Il est strictement impératif de ne pas les déranger, ils sont en en train d’absorber le reste du vitellus non consommé lors de leur développement dans l’œuf. L’absorption de ce jaune est importante, car elle apporte au serpenteau les nutriments qui lui permettront de tenir jusqu’à son premier repas. »
 

  Génétique : les fondamentaux  

Avant de traiter le dernier chapitre de ce cours qui est porté sur la génétique et les phases, je comptais vous dire que je n’allais pas trop rentrer dans le détail, dans la technicité de ce sujet afin de conserver un cours relativement digeste. C’est pourquoi nous allons voir ensemble, du moins rappeler quelques cours de biologie pour certains, les fondamentaux de la génétique et plus précisément ce qui peut en découler. Puis nous verrons la notion de phases, du moins ce que les croisements de deux sujets peuvent provoquer. D’ailleurs, j’en rejoins à un cours que j’ai publié récemment qui s’intitule avenir et technologie, où je tente de vous démontrer ce que représente la puissance génétique, lors d’un croisement entre deux espèces.

Dans les fondamentaux de la génétique nous retrouvons, différents facteurs du moins existences biologiques qui font du serpent un être à part entière. En fait, biologiquement parlant, tout ce qui le compose, l’intégralité de son code génétique en fait de lui, non seulement une espèce spécifique telle que le python royal pour le coup, mais aussi un individu unique. C’est similaire à nos empreintes digitales qui nous sontpropres. Si vous prenez en compte l’ADN d’un python royal, son gène, son génotype,vous pourriez conserver son espèce, du moins ses traits caractéristiques lors d’une reproduction. Cependant si deux pythons royaux venaient à se reproduire, mais avec quelques brins de leur code génétique qui diffèrent, alors vous pourriez certainement engendrer une nouvelle sous-espèce de python royal. Ce qui explique le fait que deux pythons royauxpeuvent avoir pour unique différence, leur robe, leur couleur.

Pour effectuer une comparaison avec notre espèce, c’est un peu comme si un homme brun aux yeux marron avait un enfant avec une femme blonde aux yeux bleus, leurs enfants pourront être bruns aux yeux marron, brun aux yeux bleus, blond aux yeux bleus ou blond aux yeux marron. Et j’en rejoins d’ailleurs l’établissement des tableaux de Punnett, observable dans l’ouvrage « Python royal » de l’édition Artémis. Dont un carré de Punnett constitue un outil utile pour établir vos chances d’obtenir le phénotype désiré à l’issue d’une reproduction programmée. En d’autres termes, il s’agit là d’une question de probabilité génétique.
 

  Les phases  

« Les mutations de couleurs et de motifs (ou patterns) des pythons royaux sont désignées sous le terme de phases (ou morphs). Le python royal a plus qu’aucune autre espèce de reptile, fait l’objet d’un rapport de mutations de couleurs et de motifs. Bien souvent, plusieurs années doivent s’écouler avant qu’une nouvelle phase ne soit disponible à l’achat. Il n’est pas rare qu’un éleveur ait besoin de tout ce temps pour fixer une nouvelle mutation. Le premier morph reproduit avec succès en captivité, en mai 1992, fut le python royal albinos, par qui tout a commencé. »

« Les “designer morphs” sont des phases obtenues en captivité par des éleveurs qui font se reproduire différents serpents phasés pour produire un nouveau python royal, à l’apparence sans précédent. Le premier de ces designer morphs fut le python Snow, obtenu par la reproduction de deux mutations précédemment établies : un albinos (python royal dépourvu de pigment noir) avec un Axanthic (python royal dépourvu de pigment jaune). Leur progéniture (dont tous les membres avaient une apparence normale, mais possédaient une copie du gène de l’albinisme et du gène de l’axanthisme) fut menée à maturité, puis on effectua des croisements entre ces jeunes serpents. »

« Depuis l’apparition du Snow en 2001, plus de 75 nouveaux pythons designer morphs ont été produits, et des dizaines d’autres s’annoncent. Étant donné l’extraordinaire nombre de phases à partir desquelles travailler, le nombre de designer morphs potentiels est absolument stupéfiant. »

« Le nombre potentiel des combinaisons de couleurs et de motifs de pythons royaux est tel qu’aucun ouvrage ne saurait en dresser la liste pour toutes : au moment de sa publication, il aurait sans doute 30 morphs supplémentaires ou davantage.


LE PYTHON ROYAL
MONOGRAPHIE

  Conclusion  

À user de cette puissance génétique, ne jouons-nous pas avec le feu ?
Notre capacité à créer de nouvelles formes de vie à ce jour, devrait-elle s’apparenter à une suprématie biotechnologique au service d’une hybridation symbolique, ou est-elle simplement une irresponsabilité éthique ainsi qu’écologique à l’égard de l’ordre naturel ?

Ce cours a été réalisé à partir des écrits du livre, « Python royal » de l’édition Artémis. 


 
Retourner au contenu | Retourner au menu