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CAPTIVITE



LE TERRARIUM NATURALISTE




  Introduction  

La terrariophilie est une pratique qui regorge d’intérêts, qu’ils soient pédagogiques, scientifiques, philosophiques, voire même éthiques, si l’espèce maintenue en captivité s’avère être menacée d’extinction suite aux agissements, disons beaucoup trop irresponsable des membres de notre espèce.

Ainsi, afin de mener à bien cette pratique, quelques éléments sont à prendre en considération,permettant de respecter au mieux les impératifs biologiques de l’espèce que vous souhaiteriez héberger. C’est pourquoi dans ce cours, je m’appuierais essentiellement sur les écrits du livre « Terrarium Naturel » des éditions Artémis, où par mesure d’humilité je ne me suis pas permis de reformuler certains écrits, les jugeant parfaitement explicites. Tout d’abord, il me semble important de commencer par savoir dissocier les deux mots du terme « Terrarium naturaliste ». 


  Histoire du terrarium naturaliste  

« Le mot « naturaliste » évoque la nature – le règne végétal, animal, minéral, l’eau, le soleil, sa chaleur et sa lumière – ainsi que les processus biologiques et géologiques qui s’y déroulent. Par conséquent, un véritable « terrarium naturaliste » est un « espace de terre « délimité qui reproduit fidèlement la nature ou inclut un grand nombre de ses éléments. »


  Terrarium ou vivarium ?  

« Les amateurs de reptiles, d’amphibiens ou d’invertébrés ont tendance à utiliser couramment le mot “vivarium” de sorte qu’il est devenu interchangeable avec l’appellation “terrarium naturaliste”. Le terme “vivarium” désigne un terrarium naturaliste complexe, un microcosme vivant très élaboré et écologiquement équilibré. Si tous les vivariums sont des terrariums, certains terrariums naturalistes ne sont pas assez perfectionnés pour être considérés comme des vivariums. »


  Le terrarium dans le passé  

« Malgré le regain d’intérêt qui lui est manifesté depuis peu, le concept du terrarium naturel existe depuis au moins 2500 ans. En 500av.J.-C, les Grecs construisaient déjà des jardins clos semi-intérieurs pour cultiver des herbes aromatiques toute l’année et observer leur croissance au fil des saisons – ces jardins étaient arrosés et irrigués pendantles périodes de sécheresse particulièrement meurtrière pour les herbes de plein champ. De même, les Chinois de l’antiquité pratiquaient la culture du bonsaï et réalisaient des jardins aquatiques intérieurs par pur plaisir esthétique et par souci d’atteindre la perfection. » « Dès le début, le terrarium fut employé à des fins artistiques et commerciales. À l’époque cependant, seuls les gens fortunés disposaient du temps et de l’argent nécessaires pour satisfaire à ce genre d’extravagance que représentait la reproduction d’un écosystème dans leur intérieur. On pense d’ailleurs qu’il n’hébergeait que des végétaux. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que le terrarium naturaliste pénètre dans les milieux populaires. »

  La période contemporaine  

« Pendant la période noire du début du Xxe siècle, les vivariums furent relégués aux oubliettes. La guerre de 1914-1918 et la crise de 1929 anéantirent la fortune de beaucoup de familles qui se retrouvèrent dépourvues de moyens pour en assurer l’entretien. Curieusement, les vivariums reprirent du service dans les années 1970. Avec la naissance des serres modernes, le grand public manifesta un intérêt sans précédent pour l’environnement et la nature en général. Par la suite, les collections privées et les expositions de vivarium peuplées de plantes et d’animaux revinrent en vogue. »

« Un peu partout, les zoos commencèrent à remplacer leurs vieilles cages par des terrariums naturalistes de toutes tailles, abondamment végétalisés. Ceux qui avaient jadis hébergé des animaux dans des conditions misérables modernisèrent leurs installations en incluant des forêts tropicales à la végétation luxuriante, des jardins de fleurs aux couleurs éclatantes, des cascades et des écosystèmes semi-complets pour accueillir presque tous leurs hôtes. Dans les années 1980, on construisit d’immenses structures pour élever des pythons géants, des ours et même des gorilles. »


  Choisir un bac  

  Deux approches différentes  

« La meilleure manière d’aborder la réalisation de votre terrarium naturaliste consiste à déterminer les espèces d’amphibiens et de reptiles quevous souhaitez élever. Lisez toute la documentation disponible sur ces animaux ; intéressez-vous à leur origine, leur alimentation, leur mode de vie et leurs besoins en captivité avant de leur construire un habitat. Une autre méthode consiste à étudier un biome, ou région, spécifique de la planète. Cette recherche vous emmènera dans différentes directions. Un terrarium naturaliste peut être décrit comme une zone “marécageuse” ou “désertique” et englober un large éventail de caractéristiques et d’éléments naturalistes. »
 

  Le bac  

« La première étape consiste à acheter ou à construire une cage (bac ou cuve). S’ils sont de bonne qualité, les aquariums sont parfaits, car ils offrent une parfaite étanchéité. »


Les aquariums en verre

« Les aquariums presque entièrement en verre (excepté les rebords inférieur et supérieur qui sont en plastique) sont recommandés ; ils ne se rayent pas, se nettoient aisément et laissent un maximum de visibilité pour observer le décor ainsi que ses occupants. La plupart peuvent être équipés de divers capots, un détail qui a son importance selon l’habitat que vous souhaitez créer. Par exemple, il est indispensable d’équiper un terrarium désertique d’un capot grillagé alors qu’un capot à volets permet de maintenir un degré d’humidité élevé dans un terrarium de jungle ou de marécage. L’inconvénient majeur du verre est son poids (tous les aquariums en verre sont très lourds) et sa fragilité. Si vous placez de grosses pierres, sur le fond, vous risquez de voir ce dernier se fissurer ou se briser. Comme il sera impossible de le réparer, il faudra démanteler le terrarium et le reconstituer dans un autre bac. »


L’espace vital est une nécessité

« Prenez en considération la taille adulte et le besoin d’espace de votre animal lorsque vous choisissez une cuve pour aménager un terrarium naturaliste. Si la cuve est trop petite, elle risquera de céder sous le poids de son occupant ou bien ce dernier sera terriblement confiné et mal à l’aise. Un varan des savanes adulte (Varanus exanthematicus), par exemple, peut atteindre 1,20 m de long. Pour qu’il puisse bouger confortablement et même marcher, le terrarium devra mesurer au moins 1,80 m de long et 1,50 m de large. Cependant, pour héberger un varan des savanes dans un terrarium naturaliste, il faut prévoir une cuve deux fois plus grande. Sachez que la création d’un habitat qui simule le milieu naturel des animaux requiert un maximum de place ; par conséquent, prévoyez plutôt d’accueillir de petites espèces, sauf si vous disposez d’un grand espace. »


  Substrats  

  Plantes et substrats  

« Avant d’aborder les divers types de substrats et leurs qualités respectives, choisissez d’abord les plantes que vous voulez faire pousser dans votre terrarium. Si vous utilisez quelques plantes naturelles, enterrez complètement les pots – cette méthode rend l’entretien beaucoup plus facile : pour les arroser, il suffira de verser l’eau directement sur le pied et, pour les déplacer, vous n’aurez qu’à déterrer les pots. Si vous optez pour des plantes artificielles, le choix du substrat revêt moins d’importance, mais il doit quand même être adapté à l’écosystème que vous allez créer et répondre aux besoins des animaux hébergés dans ce terrarium. »

« Si vous dépotez les plantes pour les enfouir directement dans le substrat, sélectionnez celui-ci avec soin pour qu’elles puissent se développer normalement. Dans un mauvais substrat, elles dépériront et finiront par mourir. »
 

  Types de substrats  

« Si vous réservez votre terrarium uniquement à la flore, il faudra simplement vérifier que les végétaux poussent et s’épanouissent comme ils le doivent dans le substrat sélectionné. En revanche, si vous comptez ajouter des reptiles et des amphibiens, sachez que ce substrat doit satisfaire à la fois les besoins des plantes et des animaux. Par exemple, s’il s’agit d’une espèce fouineuse, il devra être aéré et léger. » 

 
  Les copeaux de bois  

« Alors que certains types de copeaux de bois ou d’écorces d’arbre trouvent leur utilité dans un terrarium naturaliste s’ils sont employés à bon escient, d’autres sont à proscrire en toutes circonstances. » « Évitez absolument les copeaux de cèdre rouge. Utilisé par les éleveurs de souris, de hamsters et autres rongeurs, ce substrat très aromatique est idéal pour masquer l’odeur musquée de ces petits mammifères introduits dans un terrarium naturaliste, les copeaux de cèdre rouge libèrent une résine fortement odorante qui pollue le substrat. Les reptiles sont également exposés au danger, car ces huiles puissantes peuvent causer des irritations olfactives et respiratoires irréversibles. Les animaux exposés aux copeaux de cèdre ou de pin ont tendance à être stressés ; ils refusent de manger, boivent peu et essaient constamment de s’évader de leur cuve devenue inhospitalière. Les copeaux d’écorce sont les bienvenus dans un terrarium naturaliste.
Le terreau pour orchidées (ainsi dénommé parce qu’il sert au rempotage des orchidées) est riche en copeaux d’écorce de diverses variétés de sapin (qui, à la différence du bois des arbres à feuilles persistantes, ne libère pas de résines et d’huiles nocives, même si elle a été prélevée sur leurs troncs). Ajoutez-en au substrat d’un terrarium de jungle planté d’orchidées, de broméliacées et d’autres plantes tropicales afin de favoriser l’aération et le drainage. Si vous étalez une couche de ce terreau sur un substrat plus dense, il fera un excellent travail en retenant l’humidité, un peu comme du compost de feuille sur le sol des forêts. Il se révèlera d’une grande utilité si vous faites pousser de la mousse et des fougères dans un terrarium qui requiert une hygrométrie stable. Évitez les écorces d’eucalyptus, de pin et de séquoia qui renferment beaucoup de résines et d’huiles. »


  La fibre de coco  

« La fibre de coco, fibre végétale qui constitue les deux tiers de l’enveloppe de la noix de coco, est l’un des meilleurs produits naturels à employer dans un terrarium. Légère et de nature grossière, cette fibre est broyée puis compressée en briques ou en blocs qui sont commercialisés en jardineries ou en animaleries. Pour qu’elle retrouver son aspect initial, il suffit de laisser tremper les blocs dans l’eau chaude pendant une douzaine d’heures (utilisez un grand seau, car leur volume augmente sensiblement). Dotée d’une extraordinaire capacité de drainage et d’oxygénation des racines, la fibre de coco contribue également à retenir l’humidité indispensable à la croissance des plantes et permet aux bactéries ainsi qu’aux champignons utiles de se développer et d’agir autour et à l’intérieur du système racinaire des plantes. En outre, c’est un agent liant qui rend le substrat plus homogène. Étant donné son milieu d’origine et la manière dont elle a été récoltée, la fibre de coco présente l’inconvénient d’être riche en sodium. Or, l’excès de sodium nuit à la croissance des plantes et empêche le développement des bactéries et champignons utiles. Pour éliminer, rincez longuement la fibre de coco dans un grand tamis très fin après réhydratation du bloc.

La fibre de noix de coco existe également sous la forme de chips de coco. Résistants et durables, ils permettent une aération et un drainage excellents. Il est recommandé d’en ajouter au substrat d’un terrarium de jungle, car ils contribuent à créer un habitat idéal pour les orchidées et broméliacées. Dans les terrariums qui hébergent des invertébrés (comme les tarentules, les scorpions et les myriapodes), les chips de coco constituent une couche superficielle idéale : d’une part, ils retiennent suffisamment d’eau pour maintenir une hygrométrie élevée, essentielle à la bonne santé de nombreux invertébrés d’origine tropicale, et, d’autre part, leur légèreté fait que les espèces fouisseuses les déplacent et les manipulent aisément. Rincez-les et faites-les sécher au moins deux fois avant de les incorporer au substrat de votre terrarium. »


  Oui aux feuilles, mais lesquelles ?  

« Il est déconseillé d’intégrer n’importe quel type de feuilles compostées à un substrat. Certaines espèces, résistantes et durables, renforcent l’activité biologique du substrat : le peuplier, le chêne, l’orme, le bouleau, le cerisier, le saule, le houx, le frêne, le pommier sauvage, le poirier et les petites feuilles de buis et de troène. Faites attention avec le houx, car certains cultivars ont des feuilles épineuses susceptibles d’irriter les espèces terrestres ou les amphibiens à peau nue. Toutefois, en se décomposant, elles perdent de leur piquant. N’introduisez jamais dans votre terrarium des feuilles qui se décomposent trop rapidement, car elles exsudent des substances chimiques nocives qui peuvent ralentir l’activité biologique des champignons et bactéries utiles présents dans le substrat. Évitez les feuilles de sauge, prosopis, tulipier, érable, magnolia, eucalyptus, laurier-rose, noyer, noisetier et amandier, celles des arbres à feuillage persistant ainsi que les aiguilles des résineux, sauf si vous aménagez un terrarium qui nécessite ces variétés-là. »


  Roches et pierres  

« Parce qu’elles sont présentes dans tous les environnements terrestres, les roches et les pierres jouent un rôle prépondérant dans la composition d’une zone spécifique et contribuent à maintenir la surface et la stabilité de cet écosystème face à la puissance des éléments comme le vent et l’eau. »
 

  De l’utilité des pierres  

« Plus vous respecterez les lois de la nature, plus vous augmenterez vos chances de réussite § par conséquent, vous aurez probablement besoin d’ajouter quelques pierres pour réaliser le décor de votre terrarium. Pour un habit forestier, prévoyez des affleurements de granite qui serviront d’abri aux serpents originaires des pays tempérés. Pour un environnement désertique, disséminez des fragments de roches plus ou moins gros sur lesquels viendront se dorer les lézards et les serpents originaires des contrées arides. Quant aux marécages, leur fond est recouvert d’une couche de sable et de pierres concassées qui sert de tampon pour prévenir les inondations et contribue à maintenir le pH requis dans ce biome. Sauf quelques rares exceptions, ces exemples nous montrent qu’il est indispensable d’introduire des pierres et des roches dans tout environnement terrestre que l’on souhaite reproduire à petite échelle. Loin d’être de simples éléments de décor, elles font partie intrinsèque de la vie de nombreux reptiles et amphibiens. Ces derniers s’installent sur des rochers pour se chauffer, se réfugient dans leurs anfractuosités pour échapper aux prédateurs ou aux rayons brûlants du soleil de la mi-journée et chassent leurs proies au milieu des pierres ; la plupart des serpents se frottent contre les plus rugueuses pour se débarrasser de leur vieille peau lors de la mue. De même, beaucoup d’espèces de grenouilles arboricoles se regroupent sur les pierres en bordure des cours d’eau pour coasser la nuit ; les salamandres aquatiques et les tritons se cachent sous les pierres plates du fond des mares et des rivières pour se protéger ou guetter leurs proies. Enfin et surtout, les rochers et les pierres contribuent largement à l’esthétique d’un terrarium. Une grande plaque d’ardoise fait une plage accueillante pour votre serpent-roi de Californie (Lampropeltis getulacaliforniae) lorsqu’il a besoin de prendre le soleil, et un assortiment de galets ronds dispersés sur le sable introduit une touche de sérénité dans un paysage désertique. »


  Les roches à éviter  

« Avant d’introduire des roches dans votre terrarium, prenez en considération la santé et le bien-être de vos reptiles et amphibiens, car certaines roches peuvent avoir un effet néfaste ; par conséquent, il est important de les connaitre pour les éliminer. Dans des milieux humides comme les forêts tropicales, les marécages ou les habitats subalpins, les roches crayeuses, feuilletées ou friables se désagrègent rapidement et libèrent des substances chimiques qui seront ensuite absorbées par l’environnement du terrarium. Ces agents alcalins risquent de polluer les zones confinées de votre terrarium et de tuer les systèmes racinaires des planes, d’empoisonner le sang de nombreux amphibiens ou de provoquer des affections cutanées chez certains reptiles. Il faut souvent se résoudre à jeter l’eau et les substrats, car il est quasi impossible d’en extraire les microparticules polluantes. C’est pourquoi la craie, le calcaire, le mica, la pierre à savon (stéatite) et autres roches de même nature sont à proscrire dans un terrarium où l’hygrométrie est supérieure à 70 %. Ne les utilisez jamais non plus dans des bacs où elles risquent d’être immergées ou ancrées dans un substrat humide. »
« Évitez également d’introduire des coraux. Exposés à l’eau douce, ils se désagrègent très rapidement et augmentent l’alcalinité du terrarium.Les grenouilles, les crapauds, les salamandres et les tritons seront gravement affectés si les pierres que vous introduisez dans leur environnement modifient radicalement la composition chimique du sol et de l’eau dans lesquels ils vivent et chassent. Les pierres qui ont un éclat métallique posent également des problèmes et certaines roches ajoutent une copieuse quantité de sodium à votre terrarium en se décomposant. Évitez les roches striées de rouge, vert, bleu ou jaune. Des veinures friables de rouge vif à rouge foncé indiquent la présence de fer dans la roche, et par conséquent un risque de rouille dans un bac humide. Des stries vert foncé à bleu clair signalent la présence de cuivre qui, en s’oxydent, peut polluer le sol et l’eau du terrarium et nuire à la santé de ses occupants (végétaux et animaux confondus). Des veinures jaunes suggèrent la présence de soufre qui risque de bouleverser son équilibre chimique. »
 

  Les roches à utiliser  

« Les roches ignées et métamorphiques qui ne s’effritent pas dans la main sont particulièrement recommandées. Les pierres de couleur foncée (diverses nuances de gris) ainsi que les pierres dures et lisses sont acceptables. Les cristaux de quartz rose, blanc, rouge, gris, violet sont appréciés, car ils ajoutent des taches de couleur, même s’ils paraissent artificiels dans la majorité des habitats. Les roches sédimentaires, à l’aspect strié, renferment la plupart des éléments et minéraux que vous ne souhaitez pas avoir dans votre terrarium.
Si vous ne savez pas quelles sont les roches à utiliser dans votre terrarium, interrogez un géologue spécialiste de la question.
Dans le cas d’un terrarium de savane ou de désert, ces exigences sont différentes. Dans ces environnements secs et arides, les roches crayeuses et friables ne se décomposent pas et ne risquent pas de polluer l’habitat. Vous pouvez donc employer sans danger du calcaire et du grès par exemple, de même que des roches conseillées pour les milieux humides ; privilégiez la diversité. En revanche, les roches à stries de couleur vive et à reflets métalliques sont également à proscrire dans un environnement désertique. »


  Les cachettes  

« Même si les jardineries-animaleries proposent une étonnante variété d’abris et de refuges, la plupart des cachettes en plastique noir ou marron paraissent déplacées dans un terrarium naturaliste, même si elles imitent des grottes ou autres tanières qui se trouvent dans la nature. Sachez toutefois qu’il est possible de construire dans des roches des repaires intéressants pour vos animaux qui se fondront dans le décor et n’altéreront en rien la beauté et l’aspect sauvage de votre terrarium. Les meilleurs abris rocheux sont faits d’une seule pièce comme une grosse pierre de lave de forme concave par exemple. Une fois qu’elle est solidement ancrée dans le substrat, il n’y a plus rien à craindre en termes de déplacement ou de chute. Beaucoup d’amateurs choisissent de construire des grottes en entassant plusieurs types de pierres, mais cette solution s’avère particulièrement dangereuse. En effet, bien qu’une telle structure soit plutôt agréable à regarder et demeure intacte pendant des mois, elle constitue une menace potentielle pour les animaux qui la côtoient. Une personne qui heurte le terrarium, ne serait-ce que très légèrement, peut ébranler le fragile équilibre, faire dégringoler les pierres et tuer une partie des occupants du lieu. »


  Introduction et entretient des végétaux  

 
« À part les reptiles et les amphibiens, les plantes sont des formes vivantes intéressantes à introduire dans un terrarium naturaliste. Pourquoi cela ?
Parce qu’elles sont à croissance lente et, par conséquent, changent et vieillissent progressivement au fil du temps. »

  Une famille de plantes  

« Avant tout, il convient de prendre en considération la famille de plantes. Par “famille”, il s’agit de l’ensemble des plantes qui se développent naturellement dans l’écosystème que vous avez choisi d’imiter. Par exemple, si vous décidez de construire un terrarium jungle (température élevée, forte humidité, terre légèrement acide, lumière modérée à intense), vous réussirez dans votre entreprise si vous choisissez d’y faire pousser des plantes habituées à cet environnement spécifique. Par conséquent, vous y introduirez des broméliacées, des fougères et des plantes tropicales à grandes feuilles pour n’en citer que quelques-unes. Si vous ajoutez des variétés acidophiles, telles que des cactus, des aloès et autres succulentes, l’hygrométrie élevée qui règne dans le milieu tropical de votre terrarium va imbiber ces espèces qui possèdent une grande capacité de rétention d’eau. À l’inverse, si vous réalisez un terrarium imitant la savane ou le désert, ne vous leurrez pas en pensant que les frondes délicates et le tronc mince d’un chêne soyeux d’Australie pourraient survivre dans ce milieu.
Vous finirez vite par admettre que les cactus et les succulentes comme Haworthia ou Gasteria sont de meilleurs choix.
Sélectionnez des plantes adaptées au sol/à la terre, à l’acidité, à l’hygrométrie, à l’intensité lumineuse et aux autres paramètres des habitats sauvages dont elles sont originaires. Si elles ne sont pas naturellement adaptées au biotope que vous avez créé, vous peinerez à obtenir de bons résultats. Associez des plantes du désert avec d’autres plantes du désert et des plantes tropicales avec d’autres plantes tropicales. Vous pouvez faire se côtoyer certaines plantes de familles différentes si, et seulement si, les deux habitats ou plus possèdent des caractéristiques de supporter de longues périodes de sécheresse, elles souffrent dans des conditions qui paraissent idéales aux plantes originaires communes qui leur permettent de se développer en bonne intelligence. Un environnement marécageux, chaud et humide, peut accueillir un assortiment de plantes qui, d’ordinaire, ne poussent que dans un environnement tropical. »

 
  Plantes pour terrarium de désert  

« Depuis bien longtemps, des succulentes, rustiques et sauvages, ont su s’adapter aux environnements les plus inhospitaliers de notre planète. Capables de supporter de longues périodes de sécheresse, elles souffrent dans des conditions qui paraissent idéales aux plantes originaires des régions tropicales ; en effet, un excès d’eau ou d’humidité relative suffit pour les anéantir. Ce qu’elles aiment par-dessus tout : la lumière vive du soleil, les températures élevées, une humidité faible et une période de dormance saisonnière (en général, d’octobre à mars) pendant laquelle il est préférable de ne pas les arroser et d’augmenter leur exposition à la lumière.
Les cactus englobent une grande famille de plantes qui se rencontrent dans tous les déserts d’Amérique du Nord et du Sud, ils se présentent sous diverses formes, de l’espèce ovale ou sphérique à la variété haute et élancée ou en forme d’oreilles de lapin. Quant aux piquants qui les caractérisent, ils peuvent être épais et ligneux ou bien ressembler à de fines mèches de cheveux ou à une toison blanche comme celle qui recouvre les cactus Cephalocereus et Epostoa. Le type de cactus que vous plantez dans votre terrarium dépend de l’espèce animale que vous hébergez. Les espèces robustes, à écailles épaisses, côtoieront volontiers des variétés à épines dures et coriaces, alors que les invertébrés seront plus à l’aise avec des cactus chevelus ou laineux. La plupart des cactus demandent beaucoup de lumière ; par conséquent, vous devez être en mesure de subvenir aux besoins de l’espèce que vous choisirez. »


  Plantes de jungle et de forêt  

« Les plantes familières des terrariums de jungle ou de forêt sont des espèces d’une grande polyvalence, car elles supportent aussi bien les climats tempérés que les climats tropicaux. Bien sûr, toutes ne se développent pas de la même façon dans chaque type de terrarium, mais la plupart jouissent d’une grande capacité d’adaptation.
Les plantes des forêts, à grandes feuilles et à tige épaisse, affectionnent les sols humides, mais ne tolèrent guère d’avoir les racines qui trempent dans l’eau d’où la nécessité de prévoir une couche drainante. La majorité des plantes décrites dans ce paragraphe, qui proviennent de milieux où le soleil est filtré par la canopée, réclament une luminosité faible à moyenne (c’est la raison pour laquelle elles ont souvent de grandes feuilles pour capter le peu de lumière, qui pénètre dans ce genre d’environnement). Si elles bénéficient d’un apport régulier d’eau et d’engrais, et d’une exposition adéquate, elles sont capables de vivre et de s’épanouir dans ces deux environnements. »

  Compatibilité plantes-animaux  

« Vous devez vous préoccuper de savoir comment ces espèces vont se développer en compagnie de vos animaux (reptiles, amphibiens ou invertébrés) et surtout comment vos animaux vont se comporter avec vos plantes. Il est fâcheux de perdre une plante à cause d’un lézard herbivore, mais beaucoup plus ennuyeux de perdre un reptile à cause d’une plante toxique. »


  L’eau et l’arrosage  
 

  Les types d’eau  

« Quatre types d’eau peuvent être employés dans un terrarium : l’eau distillée, l’eau du robinet, l’eau de pluie et l’eau minérale en bouteille. Chacune, qui présente des avantages et inconvénients, convient plus ou moins bien au style de terrarium que vous avez créé. Une fois que vous avez commencé à arroser vos plantes avec un certain type d’eau, il est recommandé de rester fidèle à ce premier choix. Si vous optez pour une eau à composition radicalement différente, vous risquerez de faire subir un c hoc à vos plantes et de tuer les bactéries utiles présentes dans le substrat. »

  L’eau distillée  

« On obtient une eau distillée en faisant évaporer rapidement un récipient d’eau dans un laboratoire, puis en recueillant la vapeur d’eau de l’atmosphère dans un autre récipient. Cette eau pure est libérée de tous ses minéraux et de ses micro-organismes, des éléments dons vos plantes ont besoin pour se développer. Elle risque aussi de nuire à vos amphibiens aquatiques. Toutefois, l’eau distillée se révèle utile lorsque vous faite pousser des plantes qui nécessitent un pH spécifique, comme les plantes carnivores par exemple, car son pH neutre n’affecte pas le pH du substrat. Cela dit, dans la majorité des cas, l’usage de l’eau distillée est vivement déconseillé. »
  L’eau du robinet  

« L’eau du robinet, ou eau courante est transportée par un réseau de canalisations depuis son point de captage jusqu’à votre robinet. En cours de route, elle subit une série de traitements qui la rendent propre à la consommation. Bien qu’elle soit potable pour l’homme, cette eau n’est pas là mieux indiquée pour votre terrarium, essentiellement parce qu’elle renferme des substances chimiques dangereuses, dont du fluor et du chlore – l’eau chlorée risque d’être fatale aux amphibiens complètement aquatiques comme les têtards ou les tritons. Si vous n’avez pas d’autre eau pour arroser votre terrarium, réduisez sa nocivité en la faisant décanter pendant 24heures dans un récipient non couvert, afin de laisser s’échapper les ions chlorure et fluorure dans l’atmosphère, ce qui la rendra plus pure. Vous pouvez également installer un déchlorateur qui élimine le chlore et l’ammoniaque, mais pas le fluor. »
 

  L’eau de pluie  

« L’eau de pluie est l’une des meilleures eaux à utiliser dans un terrarium naturaliste, car le processus de formation de la pluie élimine presque toutes les impuretés naturelles. Recueillez-la dans un récipient en plastique ou en verre, mais pas en métal, car l’eau risquerait d’être polluée par des résidus. Avant d’introduire cette eau dans votre terrarium, filtrez-la (avec un filtre à café par exemple) pour la débarrasser des débris et des insectes qui pourraient s’y trouver l’un des avantages de cette eau,est qu’elle est riche en azote, un gaz qui favorise la croissance végétale. Toutefois, évitez d’utiliser l’eau de pluie si vous vivez dans une région exposée aux pluies acides. Assurez-vous que celle que vous avez recueillie à un pH supérieur à 6,2. Un pH inférieur est considéré commedangereusement acide, mais un pH alcalin peut de son côté nuire au système racinaire fragile des plantes ainsi qu’aux animaux à peau fine. Un pH supérieur à 7 est trop élevé par exemple. Pour vous simplifier la tâche, achetez un pH-mètre dans une animalerie et analysez l’eau distillée. Avant de l’introduire dans votre terrarium. »
 

  L’eau minérale  

« Disponible dans toutes les épiceries de la planète, l’eau minérale en bouteille est parfaitement adaptée à un usage en terrarium. Ne la cofondez pas avec de l’eau purifiée qui est presque identique à l’eau distillée. Avant d’acheter votre eau minérale, lisez attentivement l’étiquette détaillant sa composition. Une eau idéale ne présente aucune adjonction de minéraux, de sodium, de conservateurs, d’arômes ou autres additifs chimiques. De préférence, utilisez les eaux contenant les moins de résidus à sac possible (moins de 130 mg/l). »


  Types de terrariums  


  Terrariums de désert  

« Tous les déserts ne se ressemblent pas. Certains, comme ceux d’Amérique du Nord, sont des étendues arides et rocheuses qui accueillent une vie végétale extrêmement variée. D’autres, à l’image de ceux d’Afrique du Nord, sont plus sablonneux et moins riches en végétation. Du fait des fortes disparités qui existent entre ces deux milieux qualifiés de “désertiques”, le type de désert que vous allez reproduire dépendra des espèces que vous souhaitez héberger dans votre terrarium. Si l’animal est natif d’un désert d’Amérique du Nord ou d’Afrique centrale, il se sentira mal à l’aise dans un terrarium simulant les dunes de sable du Sahara. L’inverse se vérifiera également, surtout si vous avez l’intention d’élever des espèces fouisseuses comme un boa des sables, Eryx (Gongylophis) colubrinus. En bref, choisissez votre animal avant de vous consacrer à la construction du terrarium. »


  Terrarium de savane  

« Plus riche en végétation que les déserts, la savane est une zone semi-aride qui marque la transition entre deux biomes, le désert et la forêt. L’air y est sec, mais les précipitations annuelles sont plus importantes ; le sol n’est ni sableux ni compact. Dans cette zone frontière soumise à une constante mutation, la végétation va et vient au fil des saisons. Par conséquent, dans ce type de terrarium, il faut parfois remplacer certaines plantes qui meurent de vieillesse par des spécimens récents et vigoureux. La savane est un écosystème qui convient à une grande variété de gros lézards comme les varans et l’agame barbu (Pogona vitticeps), ainsi qu’à une pléthore de serpents africains de la zone équatoriale tels que les pythons, les vipères et plusieurs colubridés. »



  Terrarium de forêt tempérée  

« Caractérisé par des taux d’humidité modérés, un sol riche et fertile et une végétation à port bas, le terrarium de forêt peut héberger une grande variété de reptiles, amphibiens et invertébrés du monde entier et une vie végétale d’une surprenante de diversité. L’éventail des possibilités est tellement vaste qu’il est très rare de trouver deux terrariums de forêt qui se ressemblent. »
 

  Terrarium de jungle  

« Le terrarium de jungle, ou de forêt tropicale, semble être le plus répandu. Par son décor et la composition de son substrat, il ressemble beaucoup au terrarium de forêt. En revanche, ses besoins en chaleur, lumière et humidité sont loin d’être identiques. »
  Terrarium de montagne  

« Le terrarium de montagne est un autre milieu forestier humide que peu de gens connaissent bien, mais qui mérite d’être évoqué.L’habitat de montagne se définit par un feuillage dense, une hygrométrie élevée et des températures relativement basses. C’est un environnement de haute altitude où vit un grand nombre de reptiles et d’amphibiens. Les salamandres d’Europe et d’Amérique du Nord par exemple apprécient particulièrement l’air frais être humide qui le caractérise, de même que certaines espèces de serpents comme la couleuvre de jade (Euprepiophis mandarinus), la couleuvre asiatique et la couleuvre verte. »


  Terrarium semi-aquatique  

« Le terrarium semi-aquatique (également dénommé paludarium), composé d’une partie aquatique et d’une partie terrestre, est un vivarium qui simule les marécages. »


  /!\ Décor  

« Le décor d’un terrarium de forêt est un peu plus délicat à concevoir que les précédents. En raison du taux d’humidité qui règne à l’intérieur, les pierres seront inévitablement exposées à la décomposition. Évitez le calcaire organique ou toute autre roche crayeuse qui se désagrège rapidement dans une atmosphère semi-humide et libère des sels qui augmentent sensiblement le pH du substrat. Sachez qu’un petit nombre seulement d’espèces végétales adaptées à la forêt sont capables de tolérer un pH anormalement élevé. Même si leur présence risque de paraître incongrue, les roches ignées sont acceptables dans ce genre d’environnement et les roches métamorphiques très appréciées. Familières des forêts tempérées, elles résistent très bien à la dissolution et ne nuiront pas au bon développement des plantes et des animaux présents.
                TERRARIUM NATURALISTE
Prenez également des précautions pour choisir les structures en bois. La majorité des bois sont exposés à la détérioration et à la colonisation par les champignons, surtout s’ils sont enfoncés dans le substrat humide. Ce phénomène naturel peut être bénéfique, mais, lorsque l’équilibre écologique est défaillant, ce qui est le cas dans un milieu confiné comme celui-ci, le risque d’explosion fongique est manifeste. Si vous avez l’intention de placer beaucoup d’éléments de décor en bois dans votre terrarium, ajoutez une plus grande quantité (trois parts) de compost de feuilles à votre substrat initial afin d’avoir suffisamment de bactéries et champignons utiles pour lutter contre une éventuelle infection fongique ou bactérienne préjudiciable. Un bac qui héberge une densité de pantes relativement élevée (plus de 40 % du volume total) souffrira moins d’une carence d’activité bactérienne ou fongique sur les accessoires décoratifs en bois. » 

 
  Conclusion  

Voici la plupart des éléments à savoir afin de correctement maintenir une espèce en captivité. Évidemment, le but de ce cours n’était pas de savoir pour quelle raison la captivité devrait-elle être recommandée, puisqu’il s’agit là de réflexions philosophiques. Mais plutôt de connaître les informations fondamentales au maintien de la vie dans un espace clos, non seulement en respectant les impératifs biologiques des espèces, mais aussi en les respectant en tant qu’être avant tout.


 
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