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Comme le dit Aurélien Barrau dans l’ouvrage,« L’animal est-il un Homme comme les autres » : « La différence entre Homo-Sapiens et les autres espèces, mais aussi entre les différentes espèces, c’est la vie dans ce qui fonde comme existence. (C’est-à-dire comme “sortir de”). J’aimer écrire, à la manière de Jacques Derrida qui a joué un rôle important dans ma filiation philosophique, la différance (...) Écrire différance avec un a. Il ne s’agit pas là d’une faute d’orthographe, mais d’une manière de désigner le processus même de différer. La différance, est quelque chose de dynamique, un flux de devenir. Incontestablement, Homo sapiens n’est pas un animal comme les autres. Mais, plus généralement, aucun animal n’est comme les autres. Aucun individu n’est comme les autres. Les classes ou ensembles qui regroupent arbitrairement sont toujours des formes des violences au réel (…) Il est tout à fait naturel de préférer ses amis à d’autres humains, mais cela n’implique pas qu’ils aient des droits particuliers à l’existence. Aucun d’entre nous ne souhaite que des humains plus éloignés de nous ou moins “performants” soient privés du droit à exister».
« La Loi du 10 Juillet 1976 relative à la protection de la nature : “Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce”. Cette loi qui d’ailleurs fait pour la première fois de l’animal un être sensible, ne porte que sur le code rural dont il constitue l’article L.214-1. Et reste considéré comme un bien dans le Code civil ».En début du cours j’ai évoqué le fait que l’Homme avait connu trois grandes Révolutions et je ne voulais pas aujourd’hui m’attarder sur la Révolution agricole. Cependant, il y a un petit passage dans ce livre, qui je pense, nécessite qu’on s’y intéresse afin d’avoir conscience de nos actes actuels en ce qui concerne l’élevage. Ou plutôt l’élevage en chiffres.
« D’après les chiffres de la Food and Agriculture Organization, une agence de l’ONU, la production mondiale de viande s’élève à 302 millions de tonnes équivalent carcasses que l’on nomme (T.E.C).C’est-à-dire la masse totale des animaux abattus incluant les os et autres parties non comestibles par an, soit environ 42 kg équivalents de carcasse par an et par personne, avec cependant d’énormes variations entre les pays : plus de 110 kg équivalents de carcasse aux États-Unis et en Australie, mais moins de 15 en Afrique ou en Inde. En France elle s’élève à 88 kg équivalents de carcasse. Depuis 1950, la production de viande a été multipliée par 6, alors que le nombre d’habitants n’a été multiplié “que” par 3, pour dépasser les 7 milliards. Chaque année, ce sont donc 67 milliards d’animaux qui sont sacrifiés dans le monde pour les besoins de l’industrie de la viande, dont environ 1 milliard en France. Les volailles (929 millions) forment l’écrasante majorité, suivie des porcs (23 millions), des moutons et des chèvres (5,9 millions) puis enfin les bovins (4,7 millions). »Dans cet ouvrage Louis Shweitzerdit : « L’idée de préserver de l’intrusion de l’Homme de grands espaces me semble excellente. Je crois à la nécessité des îlots préservés. Ils me paraissent moins difficiles à défendre que les parcs zoologiques, qui donnent lieu à des discussions passionnantes entre gens de parfaite bonne foi. Un Zoo sert à préserver des individus d’une espèce en les privant de leur liberté. C’est une contradiction en soi, mais cela peut aussi aider une partie de la population à mieux percevoir le monde animal ».J’aime particulièrement cette façon de percevoir les parcs zoologiques, puisque cela permettrait également de percevoir les animaux comme une existence, des êtres sensibles et non comme un produit, dès lors que les parcs zoologiques respectent un certain code moral puis également lorsque les soigneurs et animateurs animaliers transmettent des connaissances sur les animaux. Une sorte de prévention à l’écologie, suite à la prise de conscience de certains considérant les animaux comme des personnes et où le respect de leur habitat devient une nécessité absolue.
Comme le dit Aurélien Barrau : « Cette idée d’îlots préservés que Louis Shweitzer défend, alors que la population humaine continue de croître, peut sembler utopique. Peu à peu, la question d’une croissance infinie dans une planète finie va se poser de façon très concrète. Les lois de la physique vont nous rattraper et il faudra se demander comment nous avons pu être si naïfs et surtout si peu respectueux de nos descendants. C’est peut-être le troisième crime dramatique que j’aimerais ici nommer dit-il : un crime contre l’avenir qui coupe court à la prolifération harmonieuse du foisonnement du vivant ».