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Symptômes
« La carapace des tortues se compose d’une “charpente” osseuse (les plaques ostéodermiques agencées “en puzzle”) recouverte de “tuile” agencées en quinconce sur les ostéodermes (les écailles kératinisées). Cette structure tissulaire particulière, à la fois calcifiée et cornée, confère à cette “armure protectrice” une grande solidité, mais certains traumatismes inhérents à la vie en captivité peuvent menacer l’intégrité et endommager les organes qu’elle abrite. » On peut distinguer deux types de traumatismes de la carapace chez les tortues en fonction de leur gravité :- Les fractures simples, nettes, sans perte de substance et sans atteinte des organes sous-jacents.Les fractures multiples avec « broyage », esquilles, pertes de substances et lésions vertébrales ou viscérales.« Les symptômes qui accompagnent un éclatement de la carapace dépendent surtout de l’étendue des lésions secondaires. En cas d’atteinte pulmonaire, très fréquente compte tenu de la position anatomique des poumons, la tortue accidentée présente des singes de détresse respiratoire (voir Pneumopathies) parfois accompagnée d’hémoptysie (expectoration de sang). En cas d’atteinte de la colonne vertébrale, on peut observer une parésie ou une paralysie des membres postérieurs (voir Paralysie et parésies). Les pertes de sang, d’eau, de protéines et d’électrolytes occasionnées par les blessures provoquent souvent un état de choc et une déshydratation extracellulaire rapide (voir déshydratation). Un examen radiographique de la cavité cœlomique est recommandé pour visualiser l’étendue exacte des lésions osseuses et viscérales induites par le traumatisme. »
CausesLes fractures de la carapace sont provoquées chez les tortues par divers aléas de la vie en captivité ; morsure de chien, scalps de la dossière sous les tondeuses à gazon à la belle, détestation chez les tortues « citadine », écrasements sur la voie publique...
TraitementUn éclatement de la carapace exige toujours le recours, en urgence aux soins d’un vétérinaire, car le traitement de ce polytraumatisme grave relève en priorité de soins de réanimation, c’est-à-dire de techniques médicales employées pour remédier à la défaillance d’une ou plusieurs grandes fonctions vitales de l’organisme. Chez les reptiles, la réhydratation et le réchauffement corporel constituent les deux piliers de la réanimation. Ainsi, en traumatologie comme en médecine interne, l’urgence consiste d’abord à réhydrater l’animal et à le placer à 30-32 °C avant de traiter les lésions externes ou les symptômes observés. Chez les animaux ectothermes, la chaleur constitue une véritable source d’énergie : elle « déchoque » et active le métabolisme, les défenses immunitaires ainsi que les mécanismes de cicatrisation.
Une fois l’état général de l’animal est jugé satisfaisant, la première étape des soins consiste à effectuer une désinfection rigoureuse des plaies à l’aide d’une solution diluée de Bétadine ou de Chlorhexidine. Il est classique de retrouver, au niveau des foyers de fractures, des corps étrangers de diverses natures : brins d’herbe, terre, sable… ces corps étrangers doivent être extraits un à un à la pince stérile et les plaies doivent être « flushées » au sérum physiologique préalablement tiédi.« Selon la rapidité d’intervention, deux cas de figure se présentent : soit les lésions datent de quelques heures, soit elles sont plus anciennes. Dans le premier cas, les plaies sont considérées comme contaminées par des micro-organismes, mais non infectées et les fractures de la carapace doivent être réparées le plus rapidement possible. Dans le second cas, les plaies doivent être considérées comme infectées et doivent être traitées comme telles avant de les enfouir sous du matériel de contention : application quotidienne de pommades antibiotiques (ex : Flammazine) et de compresse stériles maintenues en place sous un pansement adhésif changé tous les jours (élastoplaste ou vetrap). »
« Le traitement orthopédique des fractures de la carapace fait ensuite appel à diverses techniques de stabilisation des fragments osseux. Selon les cas, il pourra être nécessaire d’avoir recours à la pose de cerclages métalliques après forage de petits trous dans la carapace ou encore des plaques et de vis de chirurgie osseuse permettant une bonne coaptation des morceaux. Lorsque l’on est confronté à une importante perte de substance osseuse, il peut être utile de modeler, à l’aide d’un morceau de grillage métallique, un moulage de la carapace sur lequel on colle une feuille de fibre de verre (aprèsponçage et dégraissage du pourtour de la plaie à l’éther ou à l’acétone). Le tout est ensuite recouvert de colle époxydique rapide à deux composants (ex : araldite) : étalée au pinceau sur la fibre de verre, cette résine pâteuse à polymérisation rapide (90secondes) permet de recouvrir et de solidariser l’ensemble. Elle permet aussi de colmater les traits de fractures après réduction. Le Syntofer, utilisé en « carrosserie auto », est moins exothermique que la résine époxy et donne également d’excellents résultats. »Il ne faut jamais retirer la résine volontairement. Elle se fragmente et tombe d’elle-même en quelques mois ou quelques années au fur et à mesure que la carapace se régénère. Lorsque ce décollement de résine est trop précoce, il peut être utile d’en appliquer une nouvelle couche.