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Certaines grenouilles ont trouvé une stratégie inattendue pour éviter l'accouplement. Selon une étude scientifique britannique publiée le 11 octobre 2023, certaines femelles ont recours à différentes techniques pour éviter ce moment. Parmi celles-ci figure la simulation de la mort.Chez les grenouilles rousses européennes, l'accouplement n'est plus systématique. Une récente étude scientifique, publiée dans la revue britannique Royal Society Open Science le 11 octobre 2023, met en évidence un comportement d'évitement chez les femelles de cette espèce.Grâce aux résultats de leurs observations, les chercheurs affirment que pendant la période de reproduction, les femelles ne sont plus vulnérables face au harcèlement, aux copulations forcées et aux intimidations des mâles pressants désireux de se reproduire. "Grognements, tentatives d'esquives par roulades, les grenouilles rousses vont même jusqu'à simuler la mort pour maintenir à distance leurs éventuels partenaires", résume le magazine Géo.Certains accouplements peuvent être fatals pour les grenouilles, qui ont une habitude de reproduction "explosive", se rassemblant en masse pendant quelques jours à quelques semaines chaque année, selon les espèces. "Lors de ces accouplements, plusieurs mâles s'accrochent à une femelle. La plupart du temps, celle-ci est incapable de se débarrasser des mâles indésirables, avec un risque de mort pour elle", notent les auteurs de l'étude, cités par le magazine Courrier International.Pour éviter ce destin funeste, certaines grenouilles développent des stratégies de survie, "soit parce qu'elles ne sont pas prêtes à se reproduire, soit parce qu'elles ne veulent pas s'accoupler avec certains mâles en particulier", explique Carolin Dittrich, co-autrice de l'étude et chercheuse au Musée d'histoire naturelle de Berlin, dans une interview pour le site de vulgarisation scientifique Live Science.Les scientifiques, auteurs de l'étude, ont étudié 144 spécimens de grenouilles communes en période de reproduction (96 femelles et 48 mâles). Ils les ont placés dans des réservoirs qu'ils ont ensuite relâchés dans un étang, avec deux femelles et un mâle à chaque fois, pour observer leur comportement.
Parmi les stratégies d'évitement utilisées par les femelles (rotation sur elles-mêmes, imitation du mâle, fuite...), une a particulièrement attiré l'attention des chercheurs : l'immobilité tonique. Environ un tiers des femelles accrochées par les mâles (33 %) simulaient la mort en se mettant sur le dos. "Le mâle se retrouve ainsi dans l'incapacité de monter la femelle", précise Géo. "Il se retrouve sous l'eau et est donc contraint de lâcher prise pour ne pas se noyer", explique Carolin Dittrich.
Bien que les résultats de l'étude suggèrent que la femelle simule la mort, les scientifiques ne peuvent pas encore prouver qu'il s'agit d'un comportement conscient. "C'est peut-être simplement une réaction automatique au stress", avertit la chercheuse dans son entretien avec Live Science. Bien que cette expérience diffère considérablement du scénario réel, ces stratégies d'évitement ont déjà été observées dans la nature, notamment chez les libellules, les araignées et les tritons à côtes pointues, une autre espèce d'amphibiens.